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Le marché de la coiffure ralentit mais reste dynamique

MARCHÉ DE LA COIFFURE

Après une excellente année 2022, le marché de la coiffure ralentit en 2023, selon les dernières prévisions de Xerfi, que Profession bien-être a pu se procurer en exclusivité. Les experts se montrent prudents pour 2024.

L’année 2022 avait été particulièrement dynamique pour le marché de la coiffure, avec une croissance de 6% du chiffre d’affaires, à 146,4 millions d’euros. La tendance, en 2023, se révèle moins bien orientée. Selon les prévisions de la société d’études Xerfi, la progression devrait s’élever à seulement 3% cette année, puis reculer à 2% en 2024.

«L’indicateur sera pénalisé par les pressions sur le pouvoir d’achat», notent les experts. Inflation oblige, les consommateurs font des arbitrages dans leurs dépenses. Ils espacent leurs visites dans les salons, se tournent vers des prestations moins chères ou effectuent eux-mêmes leurs coupes de cheveux…

De leur côté, les coiffeurs ont revu à la hausse leurs tarifs, «après une décennie de faible croissance des prix (moins de 1,5% de hausse en moyenne par an)», observe Xerfi dans sa dernière étude sectorielle (septembre 2023).

Toutefois, si les tarifs des services de coiffure ont augmenté de 3% en 2023, ce niveau reste «près de deux fois inférieur à l’inflation», soulignent les experts. De plus, «les revalorisations tarifaires opérées en 2023 contribueront néanmoins à soutenir la croissance des revenus de la profession», ajoutent-ils. 

Pour autant, comme dans tous les secteurs, l’inflation pèse sur certains postes de coût (salaires, loyers, énergie, etc.). Et la rentabilité s’effrite. «Le taux d’EBE de notre panel de salons reculera pour tomber à 1,6% du chiffre d’affaires en 2024 (contre 4,9% en 2021)», prévoit Xerfi.

Les petits salons indépendants fragilisés

Les trésoreries sont aussi en souffrance, notamment pour les 10% des salons qui doivent encore rembourser leur Prêts garantis par l’Etat «(PGE) contracté durant la crise sanitaire. D’où la forte progression des défaillances d’entreprises (+50%) constatée au premier semestre par le cabinet Altares.

Un phénomène qui pourrait s’aggraver dans les mois à venir. «Si cette tendance se poursuit, le record de défaillances enregistré en 2015 (plus de 1 000) devrait être battu à la fin de l’année», anticipe Xerfi. En première ligne, les petits salons indépendants «situés dans des villes moyennes ou des grandes agglomérations et fortement exposés à la concurrence des grandes enseignes». 

Car un autre facteur vient rendre la situation plus difficile pour les indépendants : l’intensité concurrentielle, «de plus en plus forte en raison de l’envolée des créations d’entreprises dans le secteur». Un problème soulevé depuis plusieurs mois par l’Unec.

En septembre, son président, Christophe Doré, estimait qu’il y avait aujourd’hui «trop d’établissements de coiffure», soit plus de 100 000 en France, contre 85 000 il y a cinq ans. «C’est considérable. On a un gâteau pour quatre personnes et on est dix autour de la table !», s’était-il inquiété auprès de Profession bien-être.

La machine commence d’ailleurs à s’essouffler. Plus de 10 600 postes de coiffeurs et d’esthéticiens étaient non pourvus début 2023 en France et plus des deux tiers des salons de coiffure et instituts de beauté anticipaient des difficultés de recrutement, contre environ la moitié en 2013, indiquait Pôle Emploi.

Les barbiers ne lèvent pas le pied

Mais si le marché de la coiffure ralentit, il reste très dynamique. Les mastodontes du secteur placent leurs pions. En avril 2022, le groupe niçois Pascal Coste a hissé son groupe dans le Top 3 des leaders du marché, en reprenant la société La Fayette Coiffure (Shampoo, Michel Dervyn et Le Barbier), soit près de 110 salons.

Cet été, le gestionnaire d’actifs ICG a mis la main sur le groupe Dessange, numéro 4 du secteur, lui donnant ainsi un nouveau souffle pour accélérer son développement international. «De nouveaux noms commencent, en parallèle, à émerger parmi les leaders, suite à des opérations de croissance externe», relève aussi Xerfi, comme La Holding Antoine, qui a racheté, en avril 2022, l’enseigne Stephan Coiffure (65 salons).

Par ailleurs, les réseaux de barbiers ne semblent pas vraiment marquer une pause, estime Xerfi, qui fait valoir que «le plus important d’entre eux», La Barbe de Papa, s’est fixé pour objectif d’ouvrir en moyenne 15 nouveaux salons chaque année, dont 95% en franchise. «Le dynamisme du marché des barbiers conduit d’ailleurs de nouveaux entrants à se positionner sur le segment», observe le cabinet d’études, à l’instar de «Barber Shops», qui se développe depuis 2019 au sein des salles de sport Fitness Park.

Les salons de coiffure – Xerfi – Septembre 2023.

LIRE AUSSI : Esthétique et coiffure : les défaillances d’entreprises en nette hausse au 2e trimestre

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