Patronat et syndicats étaient tombés d’accord à la mi-février. Depuis, deux des douze échelons de la grille salariale dans la coiffure ont été rattrapés par le Smic, revalorisé le 1er mai. L’intersyndicale déplore aujourd’hui «l’absence de proposition».
«L’intersyndicale CFDT, CGT, FO et UNSA a décidé de suspendre toute négociation, sans toutefois rompre totalement les discussions. Cette décision est conséquente à l’absence de propositions des organisations patronales CNEC et UNEC sur les salaires, bien que ce point était à l’ordre du jour», peut-on lire dans un communiqué de Force ouvrière, à la suite de la réunion paritaire de la branche de la coiffure, le 30 juin.
La situation est donc de nouveau bloquée, comme l’hiver dernier, quand les syndicats avaient jugé les propositions patronales insignifiantes, au point qu’Elisabeth Borne, alors ministre du Travail, avait pointé du doigt le patronat. «C’est d’autant plus incompréhensible» que les emplois concernés «ne souffrent d’aucune concurrence internationale», avait-elle déclaré. Pour le gouvernement, pas question, dans ces conditions, d’accorder une baisse de la TVA, en contrepartie de hausses de salaires, ni de jouer sur les cotisations patronales, comme le demandent l’Unec et le Cnec.
Depuis, en raison de l’inflation, deux des douze échelons de la grille ont été rattrapés par le Smic, précise à l’AFP Stéphanie Prat-Eymeric, de Force ouvrière. Le salaire minimum pourrait d’ailleurs être encore revalorisé cet été, après avoir déjà été augmenté de 2,65% le 1er mai, selon l’Insee. Il est aujourd’hui de 1 645,58 euros brut et 1 302,64 euros net mensuel.
«Alors que tout le monde s’accorde à dire que l’urgence sociale est à l’augmentation du pouvoir d’achat, et donc des salaires, on nous propose simplement la mise en place d’un groupe de travail en septembre pour une réflexion sur les éléments de la rémunération (intéressement, primes, variables…)», regrette l’intersyndicale dans son communiqué.
Possibilité de fusion avec d’autres branches
La branche coiffure emploie environ 106 000 personnes en France. Ses organisations patronales représentatives sont l’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec, 56,25%) et le Conseil national des entreprises de coiffure (Cnec, 43,75%), tandis que l’intersyndicale est composée de FO (40,5% de représentativité), la CGT (27%), l’Unsa (17,5%) et la CFDT (15%).
Vendredi, Olivier Dussopt, le successeur d’Elisabeth Borne au ministère du Travail, a annoncé qu’il réunirait le 7 juillet les partenaires sociaux pour encourager les branches professionnelles à négocier des revalorisations sur les bas salaires. Selon lui, «un peu plus» de 110 branches sur 170 ont des minima sociaux en dessous du Smic.
«Nous voulons aller plus loin. Dans la loi pouvoir d’achat (en discussion à partir du 12 juillet, NDLR), nous avons prévu une disposition qui dit que si une branche professionnelle reste durablement avec des paliers inférieurs au smic, ça ouvre la porte à sa restructuration et sa fusion avec d’autres branches, dans cette logique que l’on poursuit depuis plusieurs années de réduction du nombre de branches», a annoncé le ministre, cité par Le Figaro, confirmant ainsi une information dévoilée lundi dernier par Les Echos.