Élaboré par un médecin américain, spécialiste des maladies métaboliques et du vieillissement, le régime Rosedale privilégie les graisses saines, tout en limitant les protéines et minimisant les glucides, avec une variété d’aliments nourrissants et savoureux. Il est conçu pour contrôler les taux de leptine, que l’on surnomme aussi l’«hormone de la satiété», parce qu’elle joue un rôle-clé dans la régulation de la faim.
Fondements scientifiques du régime Rosedale

La méthode du Dr Ron Rosedale repose sur la gestion de l’insuline et des taux de leptine. L’insuline, une hormone produite par le pancréas, intervient dans la régulation du glucose dans le corps. Les déséquilibres dans la production ou l’utilisation de l’insuline peuvent provoquer le diabète de type 2.
Quant à la leptine, une hormone produite par les cellules adipeuses, elle est essentielle pour la régulation de l’appétit et du métabolisme énergétique. L’objectif du régime Rosedale est donc de maintenir des niveaux d’insuline et de leptine optimaux pour favoriser un état de santé et de longévité.
Pour atteindre cet équilibre hormonal, il propose un régime alimentaire riche en graisses et pauvre en glucides. Selon Rosedale, une consommation excessive de glucides, en particulier de glucides raffinés et de sucres, peut entraîner une résistance à l’insuline et à la leptine, ce qui peut à son tour conduire à une multitude de problèmes de santé.
En limitant la consommation de glucides et en augmentant la consommation de graisses saines, le corps est encouragé à passer en mode de combustion des graisses, ce qui peut aider à rétablir la sensibilité à l’insuline et à la leptine.
Autre concept à retenir : la cétose nutritionnelle, qui est un état métabolique induit par le régime Rosedale, où le corps utilise les graisses comme principale source d’énergie plutôt que les glucides. Quand il est maintenu sur de longues périodes, il peut entraîner une variété de bénéfices pour la santé, notamment une réduction de l’inflammation, ainsi qu’une amélioration de la cognition et une perte de poids.
Toutefois, le régime Rosedale diffère de la diète cétogène typique par sa modération dans la consommation de protéines, ce qui permet de minimiser les effets potentiels de la glycation (processus biochimique où une molécule de sucre se lie à une protéine ou une graisse sans l’action d’une enzyme) et de l’inflammation induite par l’excès de protéines, ce qui peut conduire à des dommages cellulaires et tissulaires, favorisant ainsi le développement de diverses maladies chroniques et du vieillissement prématuré.
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Composition et structure du régime Rosedale
Le régime Rosedale repose sur une structure précise de macronutriments ( glucides, protéines et lipides). En termes de proportions, il suggère environ 70-75% de graisses, 15-20% de protéines et seulement 5-10% de glucides. Cette répartition met clairement l’accent sur les graisses saines tout en minimisant les glucides. Elle est conçue pour maintenir le corps dans un état de cétose nutritionnelle.
La catégorie des lipides inclut à la fois les graisses saturées, comme celles que l’on trouve dans les produits d’origine animale, et les graisses insaturées, comme l’huile d’olive. Les acides gras oméga-3, présents dans le poisson gras et les graines de lin, sont aussi encouragés en raison de leurs propriétés anti-inflammatoires.Les protéines, tout en étant une partie essentielle du régime, sont limitées pour éviter l’excès de glucose qui pourrait être produit par la gluconéogenèse*. Les sources de protéines de qualité, comme la viande maigre, la volaille, le poisson et les œufs, sont favorisées.
Quant aux glucides, leur consommation est nettement réduite. Les légumes non féculents, tels que les épinards, le brocoli, et les poivrons, sont recommandés, tandis que les glucides à index glycémique élevé, tels que le pain blanc, les pâtes et le riz, sont à éviter.
Les aliments privilégiés dans le régime Rosedale incluent les avocats, les œufs, le saumon, les amandes, l’huile d’olive, les légumes verts à feuilles et le thé vert. Ces aliments ont tous des propriétés nutritionnelles bénéfiques et contribuent à une satiété durable.
Par contre, certains aliments sont à éviter sous le régime Rosedale. Ceux-ci incluent les glucides raffinés, les sucres ajoutés, les fruits à haute teneur en sucre, les légumineuses, et certains produits laitiers. Ces aliments peuvent augmenter la glycémie et la résistance à l’insuline et à la leptine.
À quoi ressemble un menu type ?
Le petit déjeuner peut comprendre des œufs brouillés avec de l’avocat et des légumes sautés dans de l’huile de coco. Pour le déjeuner, un grand plat de salade verte garni de saumon grillé ou de poulet, accompagné d’une vinaigrette à base d’huile d’olive. Le dîner pourrait être une portion de steak ou de poisson cuit, accompagné de légumes à faible teneur en glucides. Les en-cas peuvent comprendre des noix, des graines ou des tranches d’avocat.
(*) Processus qui vise à maintenir les niveaux de glucose sanguin (glycémie) stables durant les périodes de jeûne, d’exercice prolongé, ou lorsqu’il y a une faible consommation de glucides.
Avantages et défis du régime Rosedale
De nombreuses études suggèrent que les régimes riches en graisses et pauvres en glucides, comme le régime Rosedale, peuvent avoir des avantages pour la santé, comme une meilleure régulation de la glycémie, une réduction de la résistance à l’insuline, une perte de poids durable et une amélioration du profil lipidique.
Toutefois, le régime Rosedale comporte aussi des défis. La transition vers un régime alimentaire à faible teneur en glucides et à haute teneur en graisses nécessite une adaptation métabolique, pouvant entraîner des effets secondaires temporaires tels que la fatigue ou des maux de tête.
En raison de sa faible teneur en glucides, certains individus peuvent aussi éprouver des symptômes de «grippe cétogène» lors de la transition vers la cétose. De plus, l’apport limité en fruits et en certaines légumineuses pourrait rendre difficile l’atteinte des apports recommandés en certains micronutriments, comme la vitamine C et les fibres.
Enfin, en ce qui concerne sa durabilité à long terme, ce régime, malgré ses bénéfices potentiels, privilégie une approche alimentaire restrictive : il doit donc être réalisée de manière progressive et supervisée par des professionnels.
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