Le monde du yoga n’échappe pas aux «tendances» sectaires, avertit le dernier rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
Selon son dernier rapport, relayé par Le Monde, le yoga et la méditation ont suscité 160 signalements en 2020, soit plus du double de 2017. En cause, la crise sanitaire, qui a joué un rôle amplificateur, engendrant, pour certaines personnes, l’isolement et le besoin de sens, explique la Miviludes, désormais rattachée au ministère de l’Intérieur.
«La multiplication des lieux de retraite ou de stage de yoga, de méditation ou d’initiation chamanique génère une augmentation du risque de dérives sectaires», notent ses auteurs. Du yoga givré au sunyoga, en passant par le yoga suspendu, le créneau est porteur et non réglementé, estime le rapport.
Scepticisme et pratiques alternatives
Plus que les mouvements ou associations problématiques, ce sont les pratiques qui sont visées, poursuit Le Monde. La Miviludes pointe notamment les ateliers autour du «féminin sacré», des groupes de paroles et de méditation réservés aux femmes. Ces cercles destinés à aborder des sujets douloureux ne disposent pas, en général, d’accompagnement avec une formation de thérapeute, d’où le risque d’une «emprise psychologique exercée sur des femmes fragilisées», rapporte Le Monde.
Certaines pratiques, comme les régimes alimentaires carencés, peuvent aussi entraîner une perte de chances médicales. Le quotidien du soir donne aussi l’exemple d’un groupe Facebook formé d’adeptes du sunyoga (postures face au soleil), qui affirme que 90 % des particules infectieuses dues au coronavirus sont neutralisées après une demi-heure d’exposition au soleil…
Voir le rapport d’activité 2018-2020 de la Miviludes, ICI