Cette discipline transculturelle, qui croise différentes pratiques médicales, occidentales et non conventionnelles, est désormais enseignée à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Une première, en métropole, avec, à la clé, un diplôme universitaire.
«Il y a encore une vision très exotique de l’ethnomédecine. On pense tout de suite à la médecine traditionnelle chinoise, tibétaine, à la médecine ayurvédique en Inde, aux pratiques chamaniques… Mais tout près de nous, dans nos régions françaises, existent de multiples itinéraires thérapeutiques non conventionnels», explique à Ouest-France l’anthropologue Laurence Pourchez, qui est à l’origine de ce diplôme.
Une initiative inédite dans le milieu académique français, notamment médical, toujours prompt à dénoncer le manque de preuves scientifiques de ces disciplines, dites «douces» ou «alternatives», et les risques de charlatanisme, voire de dérives sectaires, de la part de ses enseignants. Mais pour Laurence Pourchez, ce diplôme «n’est pas là pour former des rebouteux, décréter ce qui est acceptable ou non».
Son objectif est d’apporter «une meilleure connaissance et compréhension de la médecine traditionnelle», sans jamais opposer l’ethnomédecine à la biomédecine. Ce diplôme permet ainsi «de faire une place au regard des anthropologues sur le domaine de la santé», ajoute la professeure des universités.
Un diplôme qui n’est pas ouvert à tous
«En Occident, cet appel aux médecines alternatives raconte des sociétés faisant appel à une médecine, certes performante, mais de plus en plus pressée par le temps, la rentabilité. Il est loin le temps des médecins de famille qui soignaient des générations entières, écoutaient longuement les patients, les connaissaient dans leur environnement», explique l’universitaire, qui a lancé ce diplôme à La Réunion dès 2011.
Précision : ce nouveau diplôme n’est pas ouvert à tout le monde. Il s’adresse principalement aux professionnels de santé, médecins, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, sages-femmes, ou encore les étudiants en médecine, en biologie (à partir de la 2ème année), voire en anthropologie (s’ils sont au moins en année de licence).
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