Bonne nouvelle : le Covid n’a pas mis la beauté à terre ! Les esthéticiennes voient, pour une majorité d’entre elles, la reprise au bout du tunnel, selon un sondage réalisé par la Confédération nationale artisanale des instituts de beauté et spas (Cnaib).
Très régulièrement, la Cnaib réalise des sondages thématiques auprès de ses adhérents pour assurer ses missions de représentativité. Le dernier, réalisé fin août, portait sur «l’impact de la crise sanitaire». Quelque 70% des professionnelles interrogées, sur environ 3 000, ont répondu au questionnaire, au moment où «50% d’entre elles redoutaient la rentrée dans un contexte sanitaire incertain», a commenté pour Profession bien-être Martine Berenguel, co-présidente de l’organisation professionnelle.
Pourtant, les résultats du questionnaire dressent un tableau moins noir que prévu. Mieux, ils annoncent «une reprise d’activité intense et rapide avec une hausse du chiffre d’affaire pour la majorité des esthéticiennes». «Globalement, l’activité est assez bien repartie. Le secteur est dans la dynamique et ne regarde plus en arrière», poursuit la co-présidente. Pour être plus précis, une grande majorité (70%) estime que le chiffre d’affaires de juillet 2021 est «stable» ou en hausse par rapport à celui de juillet 2020.
En revanche, 30% des instituts ne se sont pas sortis de la crise. «Dans ce secteur, les entreprises n’ont pas beaucoup de trésorerie, mais des charges fixes. Certes, il y a eu des aides, comme le Fonds de solidarité, mais elles ne sont pas toujours arrivées à temps». Une situation particulièrement critique pour les esthéticiennes célibataires qui doivent compter sur leurs seuls revenus. Pour autant, la rentrée annonce aussi quelques recrutements d’apprenties ou de salariées.
Changements d’habitude
Le sondage a aussi permis d’éclairer les zones d’ombres. Par exemple, sur le thème des réticences éventuelles des clientes, la réponse est nette : 60% n’ont exprimé aucune inquiétude vis-à-vis des soins, tandis que 40% restent sur leur quant à soi, principalement sur les soins du visage. Certaines ont purement et simplement disparu : 61,4% des professionnelles affirment que leur clientèle n’est pas entièrement revenue.
«On pense qu’elles ont changé leurs habitudes, certainement en lien avec le télétravail», ajoute la responsable. Les manucures ou les brushings sont, en effet, moins nécessaires à la maison ! En revanche, à l’instar du phénomène observé dans la coiffure, les soins esthétiques à domicile ont profité de la crise.
Vacances et contrôles….
Autre enseignement : malgré le contexte, et le manque de certitudes sur la sortie de crise, les esthéticiennes ont de toute même pris leurs congés. Mais rien ne leur décidément sera épargné : 30% d’entre elles ont été contrôlées par rapport au versement du Fonds de solidarité. «Rien de très grave dans le détail pour les trois quarts d’entre elles, juste un document comptable à fournir», rassure Martine Berenguel. Un coup de pression supplémentaire…
Autre question épineuse : celle de la vaccination. Près des trois quarts (74,1%) des responsables d’institut ont déclaré être vaccinées complètement, 6% partiellement. Seulement 13% ne seraient pas vaccinées (certaines ne se prononçant pas). Du coté des salariées, 39,5% reconnaissent être totalement vaccinées, 24,1% partiellement. «Cela correspond à la même proportion qu’au niveau national, et prouve que la profession est responsable. C’est important à faire savoir pour la suite des événements, en cas de nouveau confinement», estime la co-présidente.
Conclusion : « les salariées ont été courageuses, les responsables d’institut résilientes. Maintenant, le secteur se reconstruit». Prochain sondage : le niveau de digitalisation de la filière, un sujet essentiel «pour développer l’activité».