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Thierry Logre : « Nous sommes toujours la première marque d’institut en France »

Phyts fete ses 50 ans

Un demi-siècle de cosmétique naturelle, cela se fête ! Profession bien-être a interrogé Thierry Logre, président des Laboratoires Jérodia, sur le succès à l’international et la longévité de sa marque bio, Phyt’s.   

Thierry LogrProfession bien-être : Cinquante ans d’existence pour une marque bio, c’est une prouesse rare. Comment expliquez-vous cette longévité ?

Thierry Logre : A l’heure où de nombreuses marques se réclament du bio, nous n’avons plus rien à prouver. Phyt’s possède aujourd’hui le plus gros réseau français, à savoir 4 800 instituts dépositaires de la marque. Et ces centres sont actifs : 1 800 demandent des réassorts tous les trois mois et 3 000 renouvellent leur stock tous les ans.

Depuis le rachat de la marque par Jérodia, en 2004, nous avons développé et propulsé le groupe parmi les leaders mondiaux. Nous sommes présents dans 50 pays, et nous avons un succès incroyable en Chine, où nous avons récemment séduit d’importantes chaînes de spas. Nous faisons plus de chiffre d’affaires en Chine qu’en France, alors que nous sommes toujours la première marque d’institut de l’Hexagone.

La promesse du «zéro conservateur» est-elle toujours conforme à la réalité ?

Absolument. C’était le crédo de départ, et cela l’est toujours. Pour les soins, le conditionnement en ampoule de verre garantit la stabilité du produit. Pour éviter les 5% de conservateurs de synthèse autorisés par la charte Cosmebio, Phyt’a a misé sur les huiles certifiées bio. Et le matériau choisi pour les tubes joue un rôle dans la conservation. Depuis les années 1990, Phyt’s utilise un packaging en polyfoil multicouches parfaitement étanche. Résultat : la crème se conserve parfaitement avant ouverture et trois mois après, le temps de la consommer.

Je ne crois pas être un homme de marketing, comme le sont quelques-uns de nos concurrents. J’ai une double formation, à la fois en agroalimentaire et en microbiologie appliquée à l’agroalimentaire.  Cela va de la fabrication du code à la stérilisation du lait ! Ce qui me passionne, c’est le produit, la texture. Et le fait de fabriquer des produits sans conservateur est un gros avantage. Les conservateurs abîment la texture et les parfums. Mais ils sont aussi irritants et abîment les qualités cosmétologiques.

Mettre des conservateurs dans un produit pour éviter les bactéries n’est pas forcément la meilleure solution. J’ai appris à travailler avec les bactéries et non contre. Comme le disait un chirurgien de mes amis : laissez en paix les germes de bonne volonté ! Il professait que toute cicatrisation entraîne la présence de bactéries. Et il n’a pourtant jamais eu de cas de maladies nosocomiales parmi ses patients. Il ne faut pas toujours laver plus blanc que blanc…

Vous cochez toutes les bonnes cases du moment : made in France, circuits courts, bio, vegan… Est-ce la conséquence de la pandémie ?

Non. La crise sanitaire a exacerbé le côté émotionnel autour du bio. Mais tous ces éléments faisaient déjà partie intégrante de la marque au départ. Et cela correspond à mes valeurs profondes. Je suis arrivé dans le Lot dans les années 1990, pour créer une filiale des laboratoires Fabre. Puis, j’ai quitté en 1993 la filière pharmaceutique pour suivre un autre chemin, celui du naturel.

Si les fondateurs de Phyt’s ont accepté de me vendre leur entreprise, c’est qu’ils savaient que je partageais leurs valeurs. De nos jours, bon nombre d’entreprises se créent et s’inventent bio ou RSE. Ce n’est pas le cas de Phyt’s. Nous sommes l’un des rares laboratoires à avoir investi dans les enregistrements de produits. Notre service R&D appointe vingt chercheurs à temps plein, dans une unité autonome, à côté de Perpignan.Et nous venons d’investir dans une start-up locale, spécialisée dans la beauté digitale.

La beauté digitale, le bio et le naturel… N’est-ce pas un grand écart ?

Ce n’est pas parce qu’on travaille dans le bio, qu’on ne peut pas être dans l’innovation digitale ! C’est pourquoi nous avons racheté cette start-up pour y fabriquer des outils de diagnostic. Encore une fois, on reste en France, même pour développer. C’est ainsi qu’est né le Visioderm, un appareil portable qui tient dans la main, qui permet d’assurer, grâce à l’intelligence artificielle, une analyse très fine de la peau. L’esthéticienne peut ainsi réaliser une «ordonnance de beauté» adaptée, avec indication des soins et des produits.

Comment assumez-vous le rôle de pionnier ?

Le mieux du monde ! Il y a une quinzaine d’années, il y a eu un gros mouvement bio, entraînant la création de nombreuses entreprises, dont 90% ont aujourd’hui disparu. Notre gros atout, c’est d’avoir aujourd’hui une filière complète, des machines à sérigraphie aux packagings, en passant par la culture locale. Chaque fois que nous avions besoin d’ingrédients qui venaient de loin et qui n’avaient pas une qualité constante, nous les avons remplacés par d’autres, cultivés localement. Ce qui nous permet d’ailleurs de les cultiver de façon plus écologique : nos serres, par exemple, ne sont pas chauffées.

C’est cette politique qui explique d’ailleurs notre succès grandissant en Allemagne, un pays très sensibilisé sur le bio. Notre progression outre-Rhin est impressionnante. Mais cela s’explique : la législation allemande accepte les vitamines de synthèse dans leurs produits bio, ce qui n’est pas le cas en France. Du coup, nos produits sont plus sensoriels et plus bio !

Propos recueillis par Siska von Saxenburg.

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