Mais où va donc se nicher l’innovation dans les cosmétiques ? Parfois, dans les cuisines les plus réputées, comme celle du célèbre chef étoilé Thierry Marx de l’hôtel Mandarin Oriental de Paris, qui s’est associé à la marque japonaise Shiseido.
Ce n’est pas une nouvelle formulation que le géant japonais des cosmétiques est venu chercher auprès du célèbre chef, mais une technologie inédite. «L’étanchéité entre les deux mondes n’a pas lieu d’être. Nous échangeons sur la manière dont on peut calquer en cosmétique ma façon de faire une cuisine à impact positif», explique Thierry Marx au Monde, qui nous dévoile une nouvelle facette de ce cuisinier décidément très créatif.
Tout est parti, en 2017, quand Shiseido décide de lancer une nouvelle marque de cosmétique écologique : Waso. Il s’agissait de «produits simples, unigenres, formulés en partie avec des ingrédients naturels du terroir japonais». Mais le géant nippon n’en reste pas là. Il fait évoluer sa gamme avec des formules, des emballages et un sourcing des matières premières plus écoresponsables.
Récupération de l’eau d’évaporation
Sa rencontre avec Thierry Marx lui fait entrevoir une nouvelle possibilité d’améliorer l’impact environnemental de ses produits. En effet, le chef étoilé a développé au sein du Centre français d’innovation culinaire (CFIC), qu’il a créé en 2013 avec le chercheur en physique-chimie Raphaël Haumont, une méthode originale de récupération de l’eau d’évaporation lors de la cuisson des légumes.
«Chaque jour des tonnes de légumes, composés à 80 % ou 90 % d’eau, sont détruites. On a donc commencé à développer des technologies de récupération de ces eaux végétales, par le froid ou la centrifugation, et réfléchi à la façon de les réintroduire ensuite dans la nature ou la cuisine», raconte Thierry Marx. Pour les produits Waso, l’eau provient ainsi des pommes utilisées dans la fabrication du jus concentré.