Pour Nicolas Hieronimus, qui a succédé à Jean-Paul Agon depuis le 1er mai à la tête de L’Oréal, l’avenir est aux stratégies digitales, mais dans une optique omnicanale, car les boutiques, selon lui, auront toujours leur place.
C’est la grande idée du moment : les frontières entre les canaux de distribution ayant disparu, la stratégie des marques et des enseignes de beauté tend à devenir omnicanale. Après le multicanal, puis le crosscanal, place à une expérience client personnalisée et ludique, à travers une diversité de canaux.
Dans un entretien qu’il vient d’accorder à l’Agence France-Presse, Nicolas Hieronimus, 57 ans, qui remplace Jean-Paul Agon depuis le début du mois, décrit «un écosystème où le consommateur passe de l’un à l’autre», où commerce en ligne et commerce physique, non seulement cohabitent, mais se renforcent mutuellement.
Selon lui, le magasin «doit se réinventer pour offrir des expériences au consommateur», qui aura toujours besoin d’aller tester de nouveaux produits en boutique. «Nos ventes digitales ont bondi de 62% en 2020. Le e-commerce est devenu notre premier pays, devant les Etats-Unis ou la Chine et représente 26% de nos ventes», déclarait en février Jean-Paul Agon, dans un entretien aux Echos.
L’ex-PDG du groupe mettait en avant Lancôme et L’Oréal Paris, deux marques e-milliardaires en e-commerce, estimant que «le numérique a gagné 5 ans» à la suite de la crise sanitaire. Résultat : le recul du chiffre d’affaires de L’Oréal a été limité à 4%, à données comparables, alors que le marché mondial a reculé de 8%.