La savonnerie Fer à Cheval annonce qu’elle va abandonner l’huile de coprah pour produire des savons «100% olive». Une première dans la profession.
«Seulement des huiles d’olives pures, et sans mélange de graisse, sous peine de confiscation des marchandises», précisait un édit de Colbert pour les manufactures de savon en 1688. L’authentique savon de Marseille en cube devait être cuit au chaudron et ne contenir que quatre ingrédients : 72% d’huiles végétales, de la soude, du sel marin et de l’eau.
«Port de commerce ouvert sur les colonies, Marseille voit arriver au cours du XIXème siècle les huiles de palme et de coprah (coco). Rapidement, elles se démocratisent et sont utilisées dans les savonneries en complément de l’huile d’olive», explique de la Savonnerie Fer à cheval, la plus vieille de Marseille, dans un communiqué.
« Une innovation dans la profession »
Avec l’arrivée des huiles exotiques, les savonniers se sont mis à utiliser de l’huile de coprah (issue de la noix de coco mais sans l’odeur) ou de l’huile de palme, pour faire mousser et solidifier les savons plus facilement. Engagée dans une démarche RSE, la marque a donc décidé de revenir aux sources avec une nouvelle formulation «100% olive» pour tous les produits de sa gamme principale à base d’huile d’olive (ceux de couleur verte).
«Une innovation dans la profession», c’est-à-dire parmi les quatre dernières savonneries de Marseille et de Salon-de-Provence qui fabriquent toujours au chaudron selon le procédé ancestral, souligne-t-elle. C’est également un bon moyen de réduire son empreinte carbone.
Pour cela, la Nouvelle compagnie des détergents et du savon de Marseille, propriétaire de Fer à Cheval – société reprise à la barre du tribunal de commerce de la Cité phocéenne en 2013 par les frères Raphaël et Yannick Seghin -, ira s’approvisionner en huiles de grignons d’olives en Espagne, Maroc ou Italie. Elle utilisera des huiles de coprah ou palme sur ses autres gammes (les savons beiges), qui représentent moins de 20% de ses ventes.