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Guinot-Mary Cohr et L’Oréal s’affrontent devant le tribunal de commerce de Paris

Le litige qui oppose Guinot-Mary Cohr au géant mondial des cosmétiques s’est poursuivi vendredi devant le tribunal de commerce de Paris. Enjeu de ce bras de fer juridique : le groupe de Jean-Daniel Mondin reproche à L’Oréal d’avoir tenté de s’approprier son savoir-faire.

L’affaire remonterait à 2013. Cette année-là, L’Oréal et Guinot étaient liés par une clause de confidentialité, le premier ayant fait une offre d’achat au second, avant d’y renoncer en septembre et de mettre la main sur deux autres marques, Carita et Decléor, rachetées à Shiseido, expliquait à l’AFP Jean-Daniel Mondin au début de ce marathon judiciaire.

L’histoire aurait pu en rester là, sauf que, selon le patron du groupe Guinot, des «enquêteurs» se seraient rendus plusieurs fois, entre 2014 et début 2015, dans des instituts appartenant à son réseau, pour obtenir des détails confidentiels sur leur offre de soins et leur savoir-faire. Il en veut pour preuve des documents – saisis par des huissiers auprès de ces mystérieux «enquêteurs» -, qui, selon lui, auraient démontré l’implication du service juridique de L’Oréal.

Fin 2016, le groupe de Jean-Daniel Mondin a ensuite assigné le géant mondial des cosmétiques devant le tribunal de commerce de Paris. «L’Oréal a voulu espionner Guinot au profit de Carita par des méthodes déloyales», accuse alors le PDG. Des propos qui font vivement réagir le leader mondial des cosmétiques, les jugeant «totalement calomnieux, mensongers et diffamatoires».

« Usurpation de savoir-faire »

Le 12 février dernier, les deux camps se sont donc affrontés devant le tribunal de commerce de Paris, Guinot poursuivant L’Oréal pour «usurpation de savoir-faire» et «concurrence déloyale», précise le Journal du Dimanche (JDD), qui relate l’audience. L’avocat de Guinot, Gilles Menguy, a évoqué une forme d’espionnage industriel. Il affirme, en effet, que le rachat des deux marques Carita et Decléor, en 2014, s’étant soldé par un échec pour L’Oréal, la multinationale a «lancé cette enquête pour s’approprier le savoir-faire d’exploitation de Guinot».

Une version que conteste la partie adverse, qui minimise la portée de cette «enquête», estimant qu’elle relève plutôt d’une initiative isolée d’une branche de la marque, sans rapport avec les négociations commerciales sur le rachat de Guinot, toujours protégées par une clause de confidentialité.

«L’étude en question visait à déterminer, à partir de l’expérience des femmes en institut, s’il était intéressant pour L’Oréal de développer des instruments d’esthétique à domicile. Les questions posées par la société WR Conseil n’avaient pas de rapport avec le savoir-faire de Guinot», explique Me Georges Jourde, l’avocat de la défense, cité par le JDD.

Un mail compromettant pour L’Oréal

De son côté, Me Menguy a présenté un document pouvant être interprété, selon lui, comme un «aveu de la faute» du géant mondial : un courriel saisi dans le cadre de la procédure et rédigé par le directeur de l’innovation de L’Oréal. Il y tient les propos suivants : «Nous n’aurions pas dû commissionner une étude sur Guinot. Se centrer sur une seule marque pose en effet un problème d’éthique […] aggravé fortement par le fait que la recrutrice a déclaré faire cette étude pour Guinot, alors que la règle habituelle est de dire qu’elle est mandatée par une société de cosmétique».

Pour Jean-Daniel Mondin, le mal est fait. «Cette histoire a déstabilisé mon réseau et entravé mon expansion à l’étranger. Ils auraient dû jouer franc-jeu avec moi», assure le PDG, qui demande 22 millions d’euros à titre de dommages et intérêts, rapporte le JDD. Le tribunal de commerce doit rendre sa décision le 12 avril.

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