La madérothérapie – ou thérapie par le bois – a conquis les spas et les instituts branchés, prenant une place de choix dans les soins anti-cellulite. Retour sur ce massage drainant et tonique.
C’est une tendance omniprésente, même si elle n’est pas forcément nouvelle. Il y a vingt ans, on l’appelait «massage avec accessoires». La marque de cosmétiques Yon-ka lançait un massage aux bambous, Caudalie promettait de combattre la cellulite avec des outils de vigneron… Avant de remettre en avant la main experte des esthéticiennes et des masseurs bien-être. On pensait la mode passée.
Erreur ! Depuis, les experts ont «redécouvert» une technique traditionnelle venue d’Amérique du sud, plus précisément de Colombie, où les mouvements de la praticienne, amplifiés par des outils en bois permettraient de «casser» les cellules graisseuses et d’affiner le grain de peau, sans l’abîmer.
En Europe de l’Est, particulièrement en Roumanie, les esthéticiennes utilisent, elles aussi, des outils en bois pour faciliter les massages drainants. Le nom même de la technique vient du mot portugais «madeira», qui signifie bois.
D’autres spécialistes revendiquent la même spécialité, mais ils viennent cette fois du Japon. Il faut dire que la réputation du kobido, du gua sha, cet accessoire en jade, destiné à remodeler le visage et le corps, et la qualité des facialistes nippones donnent du poids aux arguments des praticiens…
La madérothérapie serait ainsi «20 fois plus efficace qu’un palper-rouler mécanique», si l’on en croit les instituts qui en font la promotion. Et ce, quel que soit le type de cellulite concernée : aqueuse, adipeuse ou encore fibreuse. Affirmation, néanmoins, invérifiable, dans la mesure où aucune étude ne la confirme.
Pour autant, la technique ne se limite pas à la seule cellulite. Elle permettrait aussi de réaliser des soins visage anti-âge spectaculaires. Explication : en combinant massage manuel à l’huile, manœuvre de kobido et de madérothérapie, la praticienne active la micro-circulation et le flux lymphatique. Au final, le visage se repulpe, le teint s’éclaircit et les signes de fatigue s’estompent.
LES OUTILS
Laissons de côté les origines «ethniques» de la technique. Qu’elle se réclame de l’Amérique du Sud ou de l’empire du Soleil Levant, une chose est sûre : elle se pratique avec des instruments en bois de frêne. A première vue, cela ressemble à des rouleaux de pâtisserie, mais les formes diffèrent selon les parties du corps à «remodeler».
La vocation de ce type de massage est de «décoller» la graisse, faire s’échapper l’eau et perdre des centimètres et l’utilisation des outils en bois permet à la fois de décoller, de lisser et de drainer. Il s’agit d’un massage (très) dynamique. Mais il ne doit pas être douloureux pour la personne massée et l’utilisation des instruments permet au praticien de multiplier son énergie sans fatigue excessive.
Les grands spécialistes disposent de plus de dix outils aux formes variées, ce qui leur permet de personnaliser leur soin en fonction de la morphologie de chaque client. On distingue deux outils différents : les roues crantées et la pelle de massage, un morceau de bois plat et dur (qui rappelle un peu le gua sha), ce qui facilite le massage en profondeur.
Les roues crantées, elles, diffèrent selon leur usage. Le rouleau à strie raffermit la peau et active le système lymphatique, le rouleau à cubes détache la graisse et aplatit la surface. Par ailleurs, la cloche simple permet d’aplatir toutes les zones du corps, la cloche à picots aplatit le ventre et la cloche à roue permet de masser plus en profondeur, en particulier les bras. On retrouve les même ustensiles pour le soin visage, mais en taille réduite.
LES CONTRE-INDICATIONS
De plus en plus populaire, ce soin est loin d’être anodin. Le système lymphatique étant proche de la peau, il n’est pas nécessaire d’appuyer trop fort pour le stimuler. Un massage trop brutal peut faire plus de mal que de bien, voire provoquer des œdèmes, à savoir un gonflement dû à une mauvaise circulation de la lymphe.
La madérothérapie est aussi un massage modelant, destiné à casser la graisse et déplacer les tissus adipeux. Il nécessite donc de la précision pour s’attaquer durement à la graisse sans brusquer le système lymphatique. Bref, ne vous lancez donc pas dans ce type de massage sans avoir été dûment formé. Evitez aussi de le pratiquer sur des clientes qui soufrent de fragilité dermatologique, capillaire et hémorragique, d’hypertension ou de certaines pathologies cardiaques.
Pour le reste, les contre-indications sont les mêmes que pour tous les autres massages. Il ne faut pas pratiquer cette technique en cas de cancer, de grossesse, de plaies, d’intervention chirurgicale de moins de trois mois, d’infection ou d’inflammation de la peau, de fièvre et d’inflammation abdominales.