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Formation des ostéopathes : l’Igas pointe à nouveau ses faiblesses

Pour la seconde fois, l’Inspection générale des affaires sociales dresse un constat sévère sur la formation des ostéopathes et des chiropracteurs en France, relevant une paupérisation des jeunes professionnels.

Depuis l’adoption de la loi Kouchner, en 2002, qui a légalisé les titres d’ostéopathe et de chiropracteur, mais sans leur accorder le statut de professionnels de santé, l’amélioration de la qualité des formations est devenue un vieux serpent de mer… Les décrets d’application, pris en 2007, prévoient la mise en place d’un socle minimal d’enseignements, des agréments sont délivrés aux écoles par le ministère de Santé.. Malgré tout, le sujet revient régulièrement sur la table.

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) ne vient pas non plus de découvrir l’ostéopathie et la chiropraxie au détour d’une discussion de bureau. En 2010, elle dressait déjà, dans un rapport, le constat d’une insuffisance de qualité de la formation, préconisant un renforcement de la procédure d’agrément.

De quoi faire un peu bouger l’usine à gaz, même si le renouvellement des agréments et la nomination des membres de la Commission nationale consultative d’agrément (CCNA) ne se passent jamais sans quelques grincements de dents, comme à la rentrée 2021 où des écoles ont porté plainte pour prise illégale d’intérêt.

Une formation trop hétérogène des ostéopathes

Alors, qu’est-ce qui change aujourd’hui ? Si le nouveau rapport de l’Igas pointe encore de nombreuses insuffisances dans la formation des ostéopathes, trop hétérogène sur le territoire, et la difficulté, pour la CCNA, à valider le respect de certains critères pédagogiques, l’Inspection esquisse une nouvelle piste :  leur intégration dans le système de santé.

«La situation particulière de ces professionnels, en accès direct pour la population, issus de formations hétérogènes qui partagent un même titre entretient une confusion qui nuit à l’information des usagers. La place de ces professionnels dans le système de santé est un enjeu majeur pour une profession en évolution dans un contexte de restructuration de l’offre de soins», estiment les auteurs du rapport.

Pour autant, cette reconnaissance ne résoudra pas d’un coup de baguette magique les problèmes de fond. Le rapport déplore «une réalité sociale et démographique préoccupante», avec 15 000 ostéopathes exclusifs, ce qui place la France «au premier rang mondial en termes de densité et de progression», mais dont les revenus sont modestes, voire inférieurs au Smic, pour la moitié d’entre eux.

L’Igas relève même une paupérisation des jeunes diplômés, dont certains sont «contraints à cumuler plusieurs emplois voire à renoncer à leur activité d’ostéopathe». Quant aux chiropracteurs, leurs revenus se situent à un niveau «légèrement supérieur» à celui des ostéopathes.

Mise en place d’une certification indépendante

Face à la multiplication des formations et à la difficulté pour les jeunes ostéopathes de vivre de leur activité, l’Inspection recommande, encore une fois, de renforcer la procédure d’agrément, «parallèlement à une évolution réglementaire du dispositif de formation et de validation du diplôme, sans exclure d’autres scénarii».

Les hauts fonctionnaires proposent aussi d’inciter les écoles à mettre en place une certification indépendante, sur la base de critères définis par la CCNA, dont la composition et le fonctionnement devraient être revues, selon elle.

Plus de vingt ans après la loi Kouchner, l’intégration des ostéopathes et des chiropracteurs dans l’offre de soins s’avère donc toujours aussi compliquée. D’autant que la faiblesse des travaux de recherche scientifique sur ces deux activités ne plaide pas pour une cohabitation apaisée avec les médecins et les universitaires.

Plus problématique pour l’avenir des «exclusifs», l’Igas, qui regrette qu’aucune «étude d’envergure» n’évalue l’activité réelle des ostéopathes, établit, dans une estimation haute, à 10 000 le nombre de professionnels de santé qui réalisent aujourd’hui des actes d’ostéopathie, principalement des masseurs kinésithérapeutes.

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