À l’heure où la nature est censée avoir réponse à tout, la florithérapie connaît une seconde jeunesse… Elle repose sur l’idée que les états émotionnels négatifs, tels que la haine, la jalousie, l’envie, la colère, et la peur, peuvent affaiblir l’énergie vitale d’un individu et créer un terreau fertile pour la maladie.
En ciblant ces émotions avec des essences de fleurs spécifiques, elle cherche à traiter l’individu dans son intégralité, restaurant l’équilibre émotionnel et, par extension, la santé physique.
Edward Bach : le pionnier de la florithérapie
L’Anglais Edward Bach (1886-1935), un médecin, est à l’origine de cette approche thérapeutique. Il a été profondément influencé par le travail de Samuel Hahnemann, le fondateur de l’homéopathie, et a consacré sa vie à développer une méthode de traitement similaire, mais en s’appuyant sur l’énergie des fleurs plutôt que sur des remèdes homéopathiques traditionnels.
Au cours des années 1930, Edward Bach a identifié 38 «états d’âme» négatifs qui, selon lui, pourraient dégénérer en problèmes de santé s’ils n’étaient pas traités. Il a ensuite regroupé ces états émotionnels en sept catégories : les peurs, les doutes, le manque d’intérêt pour le présent, la solitude, l’hypersensibilité aux influences et aux idées, le découragement, la préoccupation excessive pour le bien-être d’autrui.
Pour chaque état d’âme négatif, Edward Bach a développé un élixir floral correspondant, conçu pour transformer une émotion dite de souffrance en qualité positive. Ces élixirs, maintenant connus sous le nom de Quintessences, Harmonisants ou Fleurs de Bach, sont encore largement utilisés aujourd’hui. Ils sont fabriqués en infusant des fleurs sélectionnées dans de l’eau de source, puis en préservant cette infusion avec de l’alcool pour créer un remède concentré.
Traiter une variété d’états émotionnels
Edward Bach n’a pas été le seul à explorer les bienfaits thérapeutiques des fleurs. Robert Thomas Cooper (1844-1903), père de la médecine «arborivitale», était convaincu de l’inutilité d’altérer les végétaux pour en faire des remèdes. Homéopathe, il préconisait l’usage de remèdes peu dilués, croyant fermement en la puissance de l’énergie naturelle des plantes.
Aujourd’hui, le système de Bach a inspiré une multitude de variantes dans le monde entier. Le système californien de florithérapie, également appelé système des fleurs de Californie ou essences FES, a été développé à partir de la fin des années 1970 par Patricia Kaminski et Richard Katz. Inspiré par le travail d’Edward Bach, ce système s’est largement développé et inclut désormais 103 essences de fleurs.
La particularité de ce système réside dans la diversité des espèces de plantes utilisées et dans les conditions spécifiques de Californie où ces plantes sont cultivées. L’écosystème californien est riche et varié, allant des déserts arides aux forêts de séquoias humides, ce qui permet de disposer d’une grande variété de plantes pour produire les essences.
Ces essences de fleurs sont utilisées pour traiter une gamme d’états émotionnels et spirituels similaires à ceux identifiés par Bach. Toutefois, le système californien a aussi introduit des essences destinées à traiter des problèmes spécifiques à la vie contemporaine, tels que le stress lié à la technologie ou les défis de la communication et de l’expression de soi.
Enfin, les essences de fleurs californiennes sont préparées en utilisant une méthode similaire à celle de Bach, mais elles incorporent parfois des éléments supplémentaires, comme des cristaux ou des pierres précieuses, pendant le processus de fabrication. Un procédé qui reflète la conviction des créateurs que ces éléments peuvent renforcer ou compléter l’énergie des plantes.
Des élixirs de fleurs dans le monde entier
En Australie, les «Australian Bush», créés par Ian White sont des élixirs floraux «vibrationnels» inspirés de la tradition aborigène. Comme les fleurs de Bach, ils visent à traiter non pas des symptômes physiques spécifiques, mais plutôt les déséquilibres émotionnels et spirituels.
Son système comporte 69 élixirs, chacun correspondant à un état émotionnel ou spirituel différent. Par exemple, l’élixir de la fleur de Banksia est censé aider à combattre le découragement et le manque de motivation, tandis que l’élixir de Waratah est utilisé pour les crises émotionnelles intenses.
Les Aborigènes croient que la vie spirituelle est inséparable de la nature et que les plantes ont des esprits. Cette croyance a donc été intégrée dans la préparation des élixirs, qui cherchent à capturer non seulement l’énergie des fleurs elles-mêmes, mais aussi l’énergie spirituelle de la terre australienne, explique Ian White.
On trouve aussi d’autres approches en Europe, comme celle des «Alpen-Blüten», originaire d’Autriche, qui se concentre sur l’utilisation d’essences florales provenant des régions alpines du pays. Les plantes de montagne sont connues pour leur résilience et leur capacité à prospérer dans des conditions climatiques difficiles.
En Allemagne, Dietmar Krämer propose aussi une nouvelle variante de la florithérapie, associée à la théorie électromagnétique de la «nouvelle homéopathie» d’Erich Körbler, un chercheur autrichien qui a développé une méthode de soin énergétique. Son approche utilise des essences d’arbres, qui visent à rééquilibrer le champ d’énergie du corps.
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