L’American Heart Association a examiné une dizaine de programmes nutritionnels, évaluant leur bénéfice-risque cardiovasculaire. Verdict : les approches Dash et méditerranéenne surpassent les régimes végétalien, paléolithique et cétogène.
Les conclusions de cette étude ont été présentées par l’American Heart Association (AHA) et publiées le 27 avril dans sa revue Circulation. Elles suggèrent que les régimes les plus populaires ne sont pas forcément les meilleures pour le coeur de ceux qui les suivent…
«Le nombre de régimes alimentaires différents et populaires a proliféré ces dernières années, et la quantité de fausses informations à leur sujet sur les réseaux sociaux a atteint des niveaux critiques», estime le président du comité de rédaction, Christopher D. Gardner, professeur de médecine à l’Université de Stanford (Californie), dans un communiqué.
Sur le plan méthodologique, les régimes ont été divisés en quatre niveaux en fonction de leurs scores, qui allaient de 31 à 100, calculés en fonction de leur incidence sur la santé cardiovasculaire. Au final, quatre méthodes obtiennent une note élevée.
Le régime Dash (Dietary Approaches to Stop Hypertension) a obtenu le score parfait de 100, grâce à sa faible teneur en sel, sucre ajouté, huile tropicale, alcool et aliments transformés, ainsi qu’à sa richesse en légumes non féculents, fruits, grains entiers et légumineuses. Les protéines proviennent principalement de sources végétales, de poissons, de fruits de mer, de volaille, de viandes maigres et de produits laitiers faibles en gras ou sans gras.
Le régime méditerranéen a obtenu un score légèrement inférieur (89), car il permet une consommation modérée d’alcool et accepte le sel ajouté. Le régime pescétarien (92), qui autorise les fruits de mer en plus des aliments à base de plantes, et le régime végétarien (86) se classent également parmi les meilleurs.
Les régimes courts n’ont pas été retenus
Ces régimes, qui se situent au plus haut niveau dans ce classement, «s’alignent le mieux sur les directives de l’AHA et peuvent être adaptés aux pratiques culturelles, aux préférences alimentaires et aux budgets, pour permettre aux gens de manger sainement à long terme», explique Christopher D. Gardner.
L’étude évalue chaque régime en fonction de neuf des dix caractéristiques des conseils diététiques de l’AHA pour une alimentation saine pour le cœur, à savoir : une grande variété de fruits et de légumes, des grains entiers au lieu de grains raffinés, des huiles végétales liquides plutôt que des huiles tropicales, des sources saines de protéines, telles que des plantes, des fruits de mer ou des viandes maigres, moins de sucres et de sel ajoutés, peu d’alcool et des aliments peu transformés.
En revanche, le bilan énergétique nécessaire pour maintenir un poids santé n’a pas été retenu, car, selon les cardiologues américains, «il est influencé par des facteurs autres que les choix alimentaires, tels que les niveaux d’activité physique».
Les médecins n’ont pas non plus examiné les programmes diététiques qui sont suivis pendant moins de 12 semaines, dont les données manquent sur leur réelle efficacité, les pratiques telles que le jeûne intermittent ou les programmes alimentaires limités dans le temps, ou encore les régimes utilisés pour gérer les problèmes de santé non cardiovasculaires.
Paléo et cétogène au dernier niveau
À l’issue de cette analyse, des régimes très populaires se retrouvent déclassés, voire en queue de peloton. C’est le cas des régimes végétaliens et faibles en gras (78 chacun), rangés dans le deuxième niveau, car il apparaît, pour les cardiologues, tellement restrictif qu’il peut être difficile à suivre à long terme ou au restaurant, et augmenter le risque de carence en vitamine B-12, menant potentiellement à l’anémie.
Les régimes à très faible teneur en matières grasses (72) et à faible teneur en glucides (64) se situent, quant à eux, au troisième niveau. Explication : ces deux approches limitent les noix et les huiles végétales saines, voire la consommation de fruits, de céréales et de légumineuses, ce qui peut conduire à manger moins de fibres et des quantités plus élevées de graisses saturées.
Enfin, et c’est la grande surprise de cette étude, les régimes paléolithique (53) et cétogène (31), très en vogue ces dernières années, sont relégués au quatrième niveau, le moins favorable. Tous deux ne se sont pas révélés plus efficaces pour perdre du poids que les régimes moins restrictifs à long terme, alors qu’ils sont également riches en graisses et ne limitent pas les graisses saturées, souligne les auteurs de l’étude.
Les régimes de niveau 4, estime Christopher D. Gardner, sont très restrictifs et difficiles à suivre à long terme pour la plupart des gens. «Bien qu’il y ait probablement des avantages à court terme et une perte de poids substantielle, ce n’est pas durable», assure le médecin, qui souligne qu’un régime efficace doit avoir des effets qui persistent avec le temps…