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Christophe Doré : «Je suis très optimiste sur l’activité à domicile»

Matine Berenguel

Reconnu comme «commerce essentiel» lors du dernier confinement, le secteur de la coiffure aborde sereinement la rentrée, estime Christophe Doré, président de l’Union des entreprises de coiffure (Unec), qui anticipe aussi le rebond de l’activité à domicile.

Profession bien-être : On parle beaucoup de supprimer les tarifs «genrés» en salon de coiffure et d’adopter un prix à la minute. Qu’en pensez-vous ?

Christophe doré : C’est un faux débat. Je vous rappelle le principe de la liberté d’entreprendre et de fixer ses prix. La seule obligation légale dans un salon, c’est d’afficher les tarifs hommes et femmes des prestations. Ils peuvent être parfaitement identiques ! Le coiffeur peut choisir librement la façon d’organiser ses tarifs.

Cela fait des années que l’on discute du bien-fondé d’une tarification à la durée, inspirée par le besoin de rentabilité d’un salon. Car le service à la personne coûte de l’argent. Et à la différence du tarif d’un électricien, d’un garagiste ou d’un plombier, nos prestations s’affichent en TTC. Nous partons donc avec un handicap de 20%. Encore une fois, ce débat n’a pas lieu d’être, puisque la libération des prix date de 1981. C’est donc au coiffeur de choisir son mode de tarification. Sa seule obligation, c’est de l’afficher.

Le gouvernement veut accélérer la transition écologique des artisans en finançant des diagnostics et des actions d’accompagnement. Où en est la coiffure dans ce domaine ?

En fait, non seulement la coiffure n’est pas en retard sur le sujet, mais elle serait même plutôt en avance. Le label «mon coiffeur s’engage» a déjà dix ans et nous avons même poussé à la roue pour que les coiffeurs à domicile puissent se joindre au mouvement. Nous étions sans doute trop en avance pour l’époque, mais il est évident que nous soutenons cette demande éco-citoyenne.

Cela fait également plusieurs années que le secteur tire la sonnette d’alarme sur le manque de personnel qualifié. La crise sanitaire a-t-elle aggravé cette tendance ?

Je mettrais un bémol à cette affirmation, car les CFA affichent des scores plutôt encourageants. Malgré des horaires difficiles, tout le monde n’a pas envie de travailler le samedi ou tard le soir, le métier de coiffeur attire toujours les jeunes. Et il est évident que la reconnaissance de la coiffure comme «commerce essentiel», lors du dernier confinement, a joué en notre faveur.

Mais cela ne nous est pas tombé tout rôti dans le bec ! Nous avons démarré nos efforts en ce sens dès l’annonce du confinement de novembre 2020. Nos efforts ont été ciblés et centrés sur cette reconnaissance et le résultat a effectivement aidé la profession.

Vous envisagez donc la rentrée avec optimisme ?

Oui. Le fait de ne pas avoir subi de fermeture administrative, d’avoir été reconnu officiellement a beaucoup joué, cela a été une vraie chance. Car, entre le télétravail, le confinement, le couvre-feu et les fermetures administratives, les clients ont vite fait de prendre de nouvelles habitudes et de se passer de nos services !

Heureusement, la rentrée se présente plutôt bien, en particulier avec la préparation de notre salon Mondial Coiffure Beauté, qui se déroulera à Paris, début septembre. C’est un événement majeur pour notre métier et les professionnels ont vraiment hâte de se retrouver. Il existe une réelle attente pour partager et trouver de nouvelles façons d’exercer note métier.

Reste un manque à gagner de plusieurs mois… 

Certes, les salons de coiffure n’ont pas retrouvé 100% de leur volume d’affaires de 2019, mais la situation n’est pas catastrophique comme elle aurait pu l’être, d’autant que les événements familiaux et sociaux n’ont pas encore pleinement repris. Je suis aussi très optimiste sur l’activité à domicile.

On m’a reproché dans le passé de favoriser l’activité des coiffeurs en salon, mais c’est faux ! J’ai toujours tenu à maintenir l’équité entre ces deux façons de pratiquer note profession. Et le domicile peut être une activité «essentielle», ne serait-ce que dans les zones rurales ou après d’une clientèle senior qui se déplace difficilement.

Enfin, si les défaillances sont parfois difficiles à quantifier, je peux souligner que les créations d’activité sont constantes, malgré les conséquences de la crise.

Propos recueillis par Siska von Saxenburg.

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