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Les kinés en guerre contre l’ostéopathie et ses «concepts fantaisistes»

Ostéopathie

Décidément, plus de vingt ans après la loi Kouchner, l’ostéopathie a encore du mal à passer auprès des professionnels de santé. La présidente de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes appelle les Français à signaler les «dérives».

Cette fois, ce n’est plus l’épilation à la lumière pulsée ou le massage, qui ne relèvent plus du monopole des kinés, mais les ostéopathes «ni-ni», c’est-à-dire non professionnels de santé, et leurs «concepts fantaisistes», que la profession souhaite mettre sur le banc de touche.

Surfant sur la vague initiée par le collectif FakeMed, dont elle est membre, la présidente de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes (CNOMK) Pascale Mathieu s’est emparée du sujet et compte bien le faire savoir. Interviewée par le site d’information médicale Egora, elle vient de lancer un compte automatisé, un «BOT» sur le réseau social X – nouveau nom de Twitter – qu’elle a nommé «Dingueries ostéo».

Difficile, dans ces conditions, d’imaginer le plus petit espoir de dialogue entre les kinés et les ostéopathes. Le public n’y comprendra goutte, mais peu importe. L’époque est au clash et au sectarisme. La nuance ne semble plus faire partie des options, même dans la santé.

Des « dérives » déclarées nulle part

Mais de quelles dérives va-t-on parler, puisqu’elles sont peu documentées ? «Quand vous vous exprimez sur les réseaux sociaux, en particulier lorsque des médecins signalent des manipulations, vous avez une batterie d’ostéopathes qui vous disent que ‘ce n’est pas vrai, car si vous regardez les chiffres de la littérature, il y a très peu d’accidents’. Ce qui est vrai, puisqu’ils ne sont déclarés nulle part…», explique la président du CNOMK.

Certes, mais un réseau social représente-t-il le meilleur endroit pour accumuler des «preuves» scientifiques dignes de foi ? «Le problème, c’est qu’il n’y a pas d’endroit pour déclarer ces événements et les recenser», argumente Pascale Mathieu. On a un peu de mal à imaginer que des médecins viennent s’instruire sur les dérives de l’ostéopathie en consultant un réseau social qui s’appelait autrefois «gazouillis» (Twitter). Reste le motif politique.

Des concepts « qui n’existent pas »

«Face à l’inertie des pouvoirs publics, et ce malgré les diverses alertes qu’on a lancées ces dernières années, il va nous falloir rassembler des éléments probants pour constituer un dossier qu’on pourra remettre en main propre aux ministres concernés. Il faudra ensuite voir ce qu’il convient de faire pour arrêter ces dérives, qui sont très dangereuses», affirme la masseuse-kinésithérapeute.

Probants ? Il faudra auparavant vérifier la véracité des témoignages postés sur X. Qui les validera objectivement ? Car, en la matière, l’Ordre des kinés ne paraît pas des plus disposés à l’égard des ostéopathes… «L’ostéopathie repose sur des concepts fantaisistes, qui n’existent pas. Les reconnaître, ce serait reconnaître leurs concepts, parce qu’ils ne vont pas y renoncer», tranche sa présidente, qui souhaite néanmoins que l’on réserve la pratique de l’ostéopathie aux seuls professionnels de santé.

Et là, entre les mains des kinés, les «concepts fantaisistes» deviendraient, comme par miracle, de solides théories qui auront résisté aux tentatives de réfutation… Karl Popper pourra reposer tranquille.

LIRE AUSSI : Formation des ostéopathes : l’Igas pointe à nouveau ses faiblesses

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