Une étude commandée à un laboratoire public par l’association Agir pour l’Environnement révèle la présence de microplastiques dans les eaux de bouteilles des sept grandes marques qui ont été analysées.
«Le plastique n’est pas une matière inerte et biodégradable : il a tendance à se fragmenter en micro-débris et contamine ainsi nos corps et notre environnement», insiste l’association, qui a sollicité le laboratoire public Labocéa, situé en Bretagne, pour analyser les principales eaux en bouteille vendues en France (Badoit, Carrefour, Cristaline, Evian, Perrier, Vittel et Volvic).
Selon l’étude, 78% des eaux testées contiennent des microplastiques. «Les principaux plastiques retrouvés sont le polypropylène (PP), le polyéthylène (PE) et le prolyéthylène terephtalate (PET), ce qui laisse présager une contamination via le bouchon ou capuchon et la bouteille», commente Agir pour l’Environnement.
Pour la Vittel Kids de 33 cl, leur concentration atteint même 121 microparticules par litre, souligne l’enquête. «A raison d’une moyenne de 131 litres d’eau embouteillée consommées par an, un enfant est donc susceptible d’ingérer, pour ce simple usage, près de 16 000 microparticules de plastique chaque année», fait observer l’association.
Reste que, pour des raisons de financement, les analyses de l’eau réalisée par le Labocéa n’ont pas été répliquées plusieurs fois, comme il est d’usage, précise l’étude. L’ONG indique, en effet, que cette enquête «n’a pas de visée scientifique» et «vise avant tout à donner un aperçu de la réalité de la présence de microplastiques dans quelques eaux embouteillées fortement consommées en France».
Une « contamination généralisée »
Il n’en demeure pas moins que le phénomène intéresse de plus en plus les chercheurs. En 2019, un rapport de l’OMS reconnaissait la contamination généralisée des eaux aux microplastiques. «Il est urgent d’en savoir plus sur les conséquences des microplastiques sur la santé, car ceux-ci sont présents partout, y compris dans l’eau que nous buvons», déclarait alors le Dr Maria Neira, directrice du département Santé Publique de l’organisation internationale.
Depuis, une étude néerlandaise a suggéré qu’il était «scientifiquement vraisemblable» que des particules de microplastique, issues notamment d’emballages ou de fibres polyester, puissent circuler dans le sang humain, tandis qu’une autre mettait en évidence des traces de microplastique dans les tissus pulmonaires de personnes vivantes.