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Sandra Maguarian : « Le skincare a pris le relais du make-up »

Matine Berenguel

Si 2020 sera une année sans salon pour les organisateurs de MakeUp in Paris, ces derniers ont su prendre les devants avec une plateforme digitale et en s’adaptant aux nouveaux comportements des consommateurs. Le point avec Sandra Maguarian, co-fondatrice et commissaire générale du salon.

Profession bien-être : Vous avez été l’un des premiers salons à annuler votre édition 2020. Une décision difficile à prendre ?

Sandra Maguarian : Disons que nous avons réfléchi rapidement ! Nous créons des salons professionnels à taille humaine, qui sous-entendent beaucoup de contacts directs. Fallait-il prendre le risque de casser une dynamique gagnante en réalisant une édition tronquée et oublier ce qui fait sa richesse et ses atouts ? Nous aurions entraîné nos exposants à des investissements qu’ils n’auraient pas pu rentabiliser, d’une part, par le manque de visiteurs, d’autre part, par les difficultés de logistique. La décision s’est donc imposée d’elle-même.

Vous avez pourtant lancé une plateforme digitale aux dates prévues du salon parisien ?

Oui, mais cette plateforme, intitulée «Beauteamatch.com» n’avait absolument pas vocation à remplacer le salon. Dans le domaine du maquillage, tout est affaire de textures, de galénique, de fragrances… Autant d’éléments impossibles à faire tester en ligne, du moins dans l’état actuel de la technologie.

J’imagine aisément que l’on trouvera certainement des solutions à l’avenir, mais pour l’instant une photo, la plus précise soit-elle, ne peut pas rendre justice à l’innovation d’une crème ou d’un mascara. C’est un peu plus facile pour le packaging, mais dans notre domaine, rien ne vaut le toucher ! «Beautymatch» n’a donc rien d’un salon virtuel.

Mais cette plate-forme, disponible toute l’année, nous a permis de rester en relation à la fois avec nos exposants et nos visiteurs. Grâce à elle, nous avons aussi pu négocier le report du salon à 2021 dans de bonnes conditions. Il était pour nous absurde de nous précipiter dans la période octobre et novembre, où les créneaux sont devenus rares et convoités, le tout dans un climat d’incertitude. Nous avons donc pris la décision du report à 2021 en plein accord avec nos clients.

La preuve : 95% de nos exposants ont demandé à reporter leurs acomptes sur 2021. Ce dialogue n’aurait pas été possible sans Beauty Match, dont la vocation future va être de maintenir le lien avec nos exposants et nos visiteurs entre les différents salons. Nous l’animons régulièrement, en proposant une boite à outils numérique à nos partenaires, et en organisant une fois par mois une série de conférence live, intitulées BeaTEA Time

Observez-vous de nouvelles tendances aujourd’hui ?

Même si certains produits ont accusé un net recul, comme les rouges à lèvres, l’industrie cosmétique a continué à tourner à plein régime durant le confinement, notamment avec la fabrication de gels hydro-alcooliques, dont nous avions besoin. Et puis, les ventes en ligne sont venues remplacer les ventes retail en magasins. Même si certaines femmes ont limité leur consommation de make-up pendant la quarantaine, elles se sont reportées sur les produits de soins : le skin care a pris le relais du make-up !

Justement, vos salons dédient de plus en plus d’importance au skincare…

C’est logique.  Plus personne ne veut d’un produit de make-up dont le seul intérêt est d’apporter de la couleur. A l’heure d’Instagram, tout le monde veut une peau parfaite. C’est la condition essentielle pour un maquillage réussi. La frontière entre maquillage et soin est de plus en plus floue. Le public recherche maintenant le «double effet» : l’illuminateur de teint avec écran solaire et protection anti-pollution, le mascara hydratant, le rouge à lèvre repulpant… Les possibilités sont infinies.

Le maquillage hybride, une tendance venue d’Asie, plébiscitée par les millennials et la génération Z, est devenu le produit le plus demandé par les consommateurs. Ils ne veulent plus choisir entre beauté et bien-être de la peau. Or, du maquillage-soin au soin tout court, il n’y a qu’un pas, que nous avons bien l’intention de franchir.

Jusqu’à rebaptiser vos salons ?

Non. MakeUp a son identité, très marquée. Le skincare s’intègre automatiquement dans cette logique. Nous nous sommes contentés de rajouter la mention skincare dans notre baseline. C’est suffisant.

Pour votre nouveau salon «Clean Beauty in London», vous avez pourtant choisi une appellation différente ?

C’est que l’axe, ici, ce n’est pas le maquillage uniquement. Le mot important c’est «clean» ! Et cela touche toute la beauté et en premier lieu le soin.  Avec ce salon innovant, nous allons couvrir toutes les catégories de produits, du soin visage au soin corps, en passant par les gammes capillaires… Sans oublier le maquillage !

C’est un concept qui devrait influencer fortement l’industrie cosmétique dans les années à venir. La clean beauty est riche en propositions, mais c’est un domaine encore touffu, bien que le segment soit encore mal défini. Qui sait ? Clean Beauty in London sera peut-être le premier pas pour la création d’un label, reconnu à l’international ?

Là encore, le lancement a été reporté d’un an…

Oui, mais, encore une fois, il fallait rester cohérent. Il s’agit d’un lancement important et d’un secteur en pleine effervescence. Autant mettre tous les éléments de notre côté ! Alors, oui, 2020 sera pour nous une année blanche. Heureusement, nous sommes adossés à un groupe en position de supporter cette charge inattendue. L’urgence aujourd’hui est d’accompagner l’industrie cosmétique dans son évolution.

Propos recueillis par Siska von Saxenburg.

 

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