Profession bien-être : Les articles de presse «alarmistes» de cet été ne semblent pas vous perturber?
Christophe Gabreau : Non. Nous organisons cette année la quarantième édition du Mondial Beauté Coiffure, alors, forcément, nous relativisons. Au cours de ces quatre décennies, le monde de la coiffure a connu bien des tourmentes ! À chaque fois, la profession a su rebondir. Souvenez-vous de la vogue récente des barbiers : tirés par des professionnels aguerris, ils ont su ressusciter la coiffure masculine. Certains coiffeurs gagnent même très bien leur vie. Alors, oui, je suis confiant sur la capacité des professionnels à s’adapter et à trouver de nouvelles solutions.
Comparés à l’ensemble de la profession, le nombre des défaillances des salons est d’ailleurs plutôt dérisoire. Les établissements qui ferment leur portes sont surtout ceux qui ont été très aidés pendant la pandémie et qui n’ont pu rembourser leur prêt. Ou encore des coiffeurs partant à la retraite et qui n’ont pas trouvé de candidats pour la reprise de leur activité. Non, ni la coiffure, ni la beauté ne sont des secteurs sinistrés.
Vous êtes donc plutôt confiant dans l’avenir du secteur?
Comment ne le serais-je pas? Le salon attire chaque année 50 000 visiteurs – dont 95% sont des acheteurs ! – et réunit 450 marques internationales. Pensez-vous sérieusement que nous pourrions réunir autant de monde sur un salon professionnel si le secteur était aussi moribond que le sous-entendent les journalistes grand public ?
Quels seront les temps forts de cette nouvelle édition?
Je citerai, dans le désordre, le retour du championnat du monde de la coiffure, l’OMC Hairworld, l’occasion de mettre en valeur 1 300 compétiteurs internationaux, venus des cinq continents, mais aussi les conférences business qui vont compléter les workshows. Un exemple : O Barbershop viendra présenter le samedi un aperçu de la scène barber française.
Les professionnels intéressés pourront compléter leurs connaissances le lendemain avec la passionnante conférence de Thierry Bordenave, qui leur apprendra comment pousser beaucoup plus loin l’expérience client.
Dans l’ensemble, toutes nos conférences abordent les problèmes sous un angle très pratique, comme les dix astuces pour développer son business sur Instagram, où le coiffeur coloriste influenceur Jodhair partage ses clés pour jongler entre publications, stories, réels, followers et hashtags.
Vous avez prévu un espace expérientiel pour présenter les nouvelles pistes qui s’offrent à la coiffure. En quoi consistera-t-il?
Oui, c’est l’une des nouveautés de cette année. C’est un premier essai, destiné à présenter de nouvelles façons d’exercer le métier de la coiffure : maîtrise du numérique et de l’intelligence artificielle, entrée en force du végétal dans les salons de coiffure, importance de la démarche RSE… Autant de pistes pour donner de l’élan aux coiffeurs.
C’est un axe que nous avons bien l’intention d’intensifier encore l’année prochaine, le MCB affirmant chaque année son rôle visionnaire. Au-delà des shows et de l’artistique, c’est l’occasion unique de rencontrer des experts, et de mettre en lumière, non seulement des innovations, mais aussi les tendances business et développement des années à venir.
Pour l’édition 2022, vous aviez accordé une place particulière à la beauté, avec le maquillage, les ongles et le soin. Allez-vous renouveler l’expérience?
Bien sûr ! Les visiteurs pourront retrouver sur l’espace du concours international cils et ongles, des conférences et des démonstrations, sur le nail art, le rehaussement des cils nouvelle génération, les extensions. Les marques avaient remporté un beau succès l’année dernière, et elles ont toutes souhaité revenir.
Ce n’est d’ailleurs pas étonnant, c’est même un retour aux sources : qu’il s’agisse d’ongles, de make up ou de coiffure, il s’agit toujours d’une mise en beauté.
Propos recueillis par Siska von Saxenburg.
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