Ce document, relayé par Le Parisien, est le fruit d’une enquête de deux ans, qui a porté sur trois catégories de contaminants : les résidus d’explosifs des guerres mondiales, les pesticides et un solvant. L’objectif de l’Agence était triple : améliorer notre connaissance de la contamination des ressources en eau, évaluer l’exposition humaine à ces composés via l’eau potable et soutenir une évolution réglementaire nécessaire, souligne le rapport.
Pour effectuer ces recherches, trois sites ont été sélectionnés dans chaque département : la station de traitement produisant le débit le plus élevé, un site vulnérable potentiellement concerné et un troisième choisi au hasard. La ressource en eau et l’eau traitée ont été analysées pour évaluer l’efficacité du système de traitement.
À l’issue des recherches, l’Île-de-France se distingue du reste du pays par sa contamination à l’unique solvant recherché : le 1,4-dioxane, classé comme cancérogène possible pour l’homme. Des résultats supérieurs à la limite ont même été découverts dans plusieurs communes : Annet-sur-Marne (Seine-et-Marne), deux des trois sites analysés des Yvelines (Saint-Martin-la-Garenne comprenant neuf forages et Mareil-sur-Mauldre équipé de deux forages), Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), Osny et Méry-sur-Oise (Val-d’Oise).
Les analyses sur les eaux traitées par les usines de production d’eau potable mettent en évidence que quatre d’entre elles alimentent les robinets de milliers de Franciliens avec de l’eau moins contaminée, mais toujours positive. Une campagne de vérification a donc été menée, aboutissant à des résultats positifs avec une concentration maximale à 4,8 µg/L dans les Yvelines, «soit le record de France».
Pourquoi l’Anses ne s’y intéresse que maintenant ?
L’Anses s’est intéressée à cette substance, car elle «commence à être surveillée, notamment aux États-Unis», précise un scientifique. Mais à ce jour, les réglementations européenne et nationale ne prévoient pas de valeur réglementaire pour le 1,4-dioxane dans l’eau potable.
Malgré ces découvertes, aucune communication officielle n’a été faite à la population ni aux communes concernées. Certains élus ont été informés de manière informelle, ce qui soulève des questions sur la transparence de l’information en matière de santé publique.
Reste à savoir s’il est possible d’éliminer cette substance de l’eau potable. Les résultats des analyses avant et après le traitement semblent montrer que certains systèmes de filtration, comme la nanofiltration utilisée à l’usine d’eau potable de Méry-sur-Oise, sont efficaces, selon Le Parisien. Cependant, le coût de ces traitements doit aussi être pris en compte.