Le Global Wellness Summit, qui se tenait à Boston du 1er au 3 décembre, a permis de faire un point sur l’évolution du marché mondial du bien-être, avant et après la crise sanitaire.
Il y aura un avant et un après Covid-19. Succédant à une période de forte croissance entre 2017 et 2019, passant de 4 300 à 4 900 milliards de dollars en deux ans, le marché du bien-être dans le monde a reculé l’an dernier, enregistrant une baisse de 11%, plus élevée que celle du PIB mondial (environ – 3%), selon le rapport annuel du Global Wellness Institute.
Toutefois, les onze secteurs* du bien-être référencés par ce think tank américain n’ont pas été affectés de la même façon, souligne l’étude. Sans surprise, l’interdiction de voyager, les fermetures de frontières et de commerces, les confinements, la distanciation sociale ont nui au secteur des services, du tourisme, de l’événementiel et des services à la personne.
Par ailleurs, la fermeture d’usine et de ports, les restrictions commerciales et les pénuries de main d’œuvre ont eu un impact négatif sur de nombreux produits liés au bien-être, qu’il s’agisse de cosmétiques ou de produits d’hygiène. Le ralentissement économique a entraîné des faillites d’entreprises, des licenciements et une baisse du pouvoir d’achat, encore plus drastique dans les pays plus pauvres où la protection sociale est quasi inexistante. Les dépenses de consommation mondiale, quant à elles, ont diminué de 4% entre 2019 et 2020, note le rapport. Une baisse qui a touché particulièrement les dépenses dites de luxe, comme la beauté ou le bien-être.
Les secteurs gagnants de la crise
En revanche, certains secteurs d’activité ont su rebondir. L’immobilier, par exemple, affiche un taux de croissance élevé (+22,1%), la crise ayant fait comprendre au public l’importance d’un environnement sain, surtout en plein confinement. Autre bénéficiaire de la crise : le bien-être mental (+7,2%).
Dans un climat anxiogène, les consommateurs ont cherché des services et des activités qui leur permettaient d’apaiser leur stress. Un contexte qui a bénéficié aux plateformes digitales (méditation, groupes d’entraide en ligne, activités de relaxation), mais aussi aux accessoires de bien-être, aux parfums d’ambiance et aux compléments alimentaires.
La santé, la prévention et la médecine personnalisée ont aussi maintenu leur dynamique de croissance en 2020 (+4,5%), grâce à l’intervention des gouvernements et des assurances maladies. À force de rechercher des aliments et des boissons pour renforcer leur immunité, les consommateurs se sont tournés vers une alimentation plus saine et la perte de poids (+3,6%).
Pour autant, cela ne signifie pas que le public mange plus sainement, préviennent les auteurs du rapport, puisque, dans certains pays, la croissance de ce secteur reflète plus la hausse des prix due à la pandémie qu’à une augmentation réelle des achats des consommateurs.
Enfin, même si l’activité physique a diminué un peu partout, fragilisant les salles de sport, la technologie du fitness a sorti son épingle du jeu en 2020 : elle affiche une augmentation de son chiffre d’affaires de 29,1%, selon le GWI, des millions de consommateurs ayant basculé leurs dépenses vers des entrainements via des plateformes numériques.
Une forte croissance d’ici 2025
Pourra-t-on revenir au taux de croissance de l’avant pandémie ? Pour les professionnels du Global Wellness Institute, cela ne fait aucun doute. Ils vont même plus loin, estimant qu’au cours des cinq prochaines années, le marché mondial du bien-être connaîtra une croissance de 9,9% par an, un taux nettement plus élevé à la croissance économique mondiale.
Pour parvenir à cette conclusion, ils ont tenu compte du vieillissement de la population, de l’augmentation croissante des maladies chroniques et de la sensibilisation aux modes de vie plus sains, en y ajoutant les leçons de la crise, à savoir : une prise de conscience de l’environnement, de son cadre de vie, de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et des inquiétudes du public concernant la santé mentale. Au final, les chiffres prévisionnels du rapport – 5 000 milliards de dollars en 2021, avant de passer à près de 7 000 milliards de dollars en 2025 – laissent rêveur…
(*) Tourisme de bien-être, centres thermaux, spas, habitat de bien-être (immobilier), activité physique, santé mentale, soins de beauté et de bien-être, médecine traditionnelle et alternative, nutrition et minceur, prévention santé et médecine intégrative, qualité de vie au travail.
Retrouvez le rapport original (en anglais) : ICI