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Le massage « Deep Tissue » : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Ce qu'il faut savoir avant de se lancer dans le Deep Tissue

Technique de massage profond venant des États-Unis, le Deep Tissue a séduit l’Hexagone. Plébiscitée par les Américains, mais aussi par les Russes et les sportifs, la pratique demande toutefois de la compétence et de l’instinct. Explications.

À l’origine, le Deep Tissue est un massage thérapeutique, qui vise à détendre les muscles tendus et à libérer les fascias qui présentent des adhérences. La pression intense exercée sur des zones très ciblées est donc justifiée par les effets physiologiques attendus. On utilise avec pertinence et parcimonie certaines techniques en complément du massage suédois (également développé aux États-Unis).

Et c’est vraiment efficace. Pour le pratiquer régulièrement, j’ai constaté qu’il était utile sur des muscles très tendus depuis longtemps, pour libérer le bassin verrouillé chez certains athlètes (au niveau des érecteurs du rachis hypertrophié, par exemple) ou encore : aider à rétablir une posture là où les étirements et le renforcement musculaire ne suffisent pas.

À la base, on n’applique pas de pression extrême sur un client pour son bon plaisir, à moins qu’il ne soit masochiste ou persuadé, comme nos voisins d’outre-Atlantique, que «no pain, no gain» – «sans douleur pas de bienfait» !. Alors, pourquoi ce succès grandissant en France ? Tout simplement, parce la clientèle étrangère est souvent déçue par la qualité des massages. Alors, elle réserve un Deep Tissue pour être sûre de recevoir un massage appuyé, et non des caresses et des effleurages, comme c’est souvent le cas.

Une pression intense… et lente

Un peu comme une méditation, le Deep Tissue s’applique lentement, très lentement. C’est la règle numéro un. Plus la pression sera intense, plus le glissé sera lent. Le corps tout entier, tout d’abord saisi, se relâche complètement en même temps que le muscle ciblé, à mesure que le système nerveux s’ajuste à la stimulation que représente la manœuvre prodiguée.

Masser très fort sur un rythme rapide est donc une erreur fondamentale : le receveur ne pourra pas accueillir cette pression correctement et les effets physiologiques seront alors contraires à ceux espérés. La zone concernée se crispera tout simplement au lieu de se relâcher.

Un massage qui cible les besoins

Plutôt que de massage, les spécialistes de Deep Tissue parlent de technique. C’est en effet un ensemble de techniques, qui seront utilisées par le praticien en fonction du client. Chaque massage devient unique, puisqu’orienté par les besoins évoqués par le client en amont, mais guidé aussi par le ressenti du masseur à chaque instant. À cela s’ajoutent les préférences du client qui, parfois, sans en ressentir le «besoin», aimerait recevoir un massage très profond. Et pour cause : on applique rarement de Deep Tissue sur tout le corps, car cette pratique complète généralement un bon massage suédois de type musculaire.

Le réchauffement avant tout

La règle d’or en massage profond est le réchauffement des tissus avant d’agir dans la profondeur. La méthode suédoise sera idéale et permettra un réchauffement des zones musculaires. Un peu comme lors d’une pratique sportive, l’échauffement augmente la température corporelle, assouplit les muscles et favorise les plans de glissement, prévenant ainsi des blessures à l’effort. En Deep tissue, on peut aller jusqu’à blesser un client en déchirant un fascia si on masse un muscle sans l’avoir réchauffé (les fascias sont les aponévroses des muscles, les enveloppes qui entourent les structures des fibres, des faisceaux et des muscles).

La précision

La précision est de mise en Deep Tissue, puisque le glissé s’effectue sur un muscle précis, dans le sens de ses fibres, et sur un trajet complet : du point de départ jusqu’au bout. On ne peut prétendre pratiquer cette technique si on ne maîtrise pas l’anatomie musculaire. La formation en anatomie et en technique suédoise est la base pour une pratique cohérente et sécuritaire.

La respiration

Le client sera invité à se détendre (malgré la pression) en inspirant et expirant amplement lors du glissé, c’est l’une des clés de l’acceptation de la douleur, et du relâchement qui s’ensuit. Le praticien, de son coté, devra lui aussi observer sa respiration, afin de se détendre, de rester concentré et à l’écoute.

Écouter pour doser la pression

Précision, profondeur et lenteur ne vont pas sans l’écoute active que doit observer le praticien. Il ne s’agit pas d’avoir l’esprit ailleurs ! Les trajets les plus profonds doivent se faire en observant son client visuellement, même s’il est couché sur la face ventrale : certains signes peuvent alerter le praticien, doigts ou épaules crispés, apnée momentanée, mouvement de jambe, grimace, etc.

Communiquer

La communication est primordiale, si on veut réussir à ajuster la pression au plus proche de la capacité qu’à votre client à l’absorber. Le praticien, en plus d’observer, pourra demander à son client un feed-back, afin d’ajuster sa pression du moment.

Masser avec les coudes ?

En évoquant le Deep Tissue, on pense immédiatement aux coudes. En effet, la partie pointue du coude lorsqu’il est plié (l’olécrane) est idéale pour remplacer l’usage des pouces, beaucoup plus exposés d’un point de vue articulaire. On peut même ajuster cet outil, en rendant la pointe plus douce (bras fléchi à 45°), ou plus pointue (bras fléchi à 90° et plus).

En revanche, beaucoup moins innervé qu’un pouce, le coude ne permet pas un ressenti très précis des tissus sous-jacents. Bonne nouvelle : avec la pratique, on développe un très bon ressenti de cette partie à la base peu sensible au toucher. Mais le coude n’est pas le seul outil dont on peut user pour masser avec profondeur. Un talon de main accompagné d’un transfert du poids du corps efficace sera un bon début pour réchauffer et entrer en profondeur progressivement.

Les pouces sur des zones très précises et peu étendues ne pourront être remplacés par l’olécrane. Il est entendu qu’il faut absolument éviter l’usage de ses pouces de manière prolongée pour masser en profondeur. Vous vous exposeriez à terme à des troubles irréversibles, qui n’apparaîtront peut-être qu’à un âge avancé, mais qui sauront se rappeler à votre souvenir. Comme dit le proverbe chinois : gardez vos pouces pour vos amis.

Les avant-bras, partie charnue (plus douce) ou partie osseuse (bien plus dure), seront largement utilisés en Deep Tissue, selon la surface abordée bien entendu. Bien que peu précis, ils sont parfaits pour masser les jambes et le dos en unilatéral. Les poings peuvent être utilisés de manière souple, en guise de préparation à la profondeur, puis avec une forte pression tout en lenteur. Leur usage présente l’intérêt de ne jamais avoir les poignets cassés (dans le prolongement direct de l’avant-bras).

Au final, le Deep Tissue est un ensemble de techniques pertinentes et salutaires en matière d’efficacité et de gain d’énergie pour le masseur. Il fait toute la différence lorsqu’il s’agit de satisfaire une clientèle friande de massages très appuyés. Il ne peut cependant s’apprendre en quelques jours. Le praticien doit posséder en amont une solide connaissance de l’anatomie ostéo-articulaire, et une maîtrise du massage musculaire de type suédois et de l’ergonomie lui permettant de réaliser correctement les manœuvres.

BIO EXPRESS

Coach sportif, Gaëlle Le Corre étudie le massage thérapeutique au Canada avant de travailler en spa et en clientèle privée en tant que massothérapeute. Formatrice en massage depuis 2005, elle a créé avec Daniel Paré sa propre école, Azur Massages, en 2011.

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