Une mission sur l’avenir du thermalisme, durement affecté par la crise sanitaire, va être confiée à Jean-Yves Gouttebel, président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, a annoncé lundi le secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne.
Après trois mois d’arrêt, l’annonce d’une deuxième vague «forte» et la perspective de nouvelles restrictions ont douché les espoirs de reprise pour le secteur. Pour les 110 stations thermales du pays, la perte d’activité serait de l’ordre de 40%, selon le gouvernement, qui a décidé de confier à Jean-Yves Gouttebel (ex-PS-PRG), président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, une mission sur l’avenir du thermalisme, a indiqué lundi le secrétaire d’Etat chargé du Tourisme à l’AFP, au sortir d’un Comité interministériel consacré au secteur (CIT).
En avril, les professionnels du secteur tiraient la sonnette d’alarme. «Le thermalisme est trop souvent oublié du secteur du tourisme et de la santé (…) Nous ne pouvons aujourd’hui nous permettre d’assister à son effondrement qui emporterait avec lui la vitalité culturelle et économique de nos territoires et une centaine de milliers d’emplois directs, indirects et induits», prévenaient-ils dans un courrier adressé à l’ex-Premier ministre, Edouard Philippe.
Un mois plus tôt, le Conseil national des établissements thermaux (CNETh), dont les adhérents ont été contraints de fermer préventivement à la mi-mars, demandait la reconnaissance de l’état de «catastrophe sanitaire». A ce choc financier est venue s’ajouter, fin juin, la mise en place d’un protocole sanitaire de 29 pages rédigé par la Direction générale de la santé. Un surcoût financier que les tarifs de remboursement de la Sécurité sociale ne couvrent pas.
Près de 100 000 emplois directs ou indirects
«Si vous mettez tout bout à bout, cela représente un surcoût de 75 euros par curiste. Nous n’avons pas les marges suffisantes pour supporter un tel montant. Il faut que la Sécurité sociale comprenne qu’on ne peut pas fonctionner avec les tarifs actuels de remboursement. Si elle ne tient pas compte de cela, tous les établissements seront en difficulté. La situation est dramatique», mettait ainsi en garde le PDG de Valvital, Bernard Riac, au début de l’été.
Dans le cadre du Plan Tourisme annoncé en mai, Bpifrance et la Banque des Territoires vont mobiliser une enveloppe globale de 3,6 milliards d’euros d’ici à 2023, dont une ligne de 300 millions d’euros est destinée aux secteurs du thermalisme, de la montagne et de la plaisance, a promis le gouvernement, lors de la présentation de son plan tourisme, fin mai. Compte-tenu des multiples effets en cascade de la crise sanitaire sur les stations thermales, nul doute que les conclusions de la mission confiée à Jean-Yves Gouttebel seront très attendues par un secteur dont dépendent près de 100 000 emplois, directs ou indirects.