Alors que la fermeture des thermes les prive de revenus, les stations thermales tentent de se faire entendre des pouvoirs publics. Celles qui disposent de régies municipales se trouvent particulièrement impactées.
Les 113 établissements thermaux du pays, qui représentent 10 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects, ont perdu 110 millions d’euros de recettes en 2020, du fait d’une baisse de fréquentation de 67%, selon les chiffres du Conseil national des établissements thermaux (Cneth), qui réunit toute la profession.
Mais la situation est particulièrement préoccupante pour les régies municipales, notamment dans les Pyrénées, «car leur statut les empêche de bénéficier de certaines aides comme l’activité partielle, alourdissant la facture pour les communes», rapporte l’AFP. Ainsi, 70% des stations sont situées dans des villes de moins de 5 000 habitants, «où l’impact territorial est très fort», relève Jean-Yves Gouttebel, président du conseil départemental du Puy-de-Dôme chargé par Emmanuel Macron d’une mission sur le thermalisme en France.
« Nos pertes n’ont pas été compensées en 2020 »
Pour autant, «une compensation en 2020 paraît difficile, le gouvernement voulant éviter que d’autres secteurs embrayent le pas», estime l’élu, interrogé par l’agence de presse. Quant aux autres établissements, s’ils bénéficient du fonds de solidarité et ont été inscrits sur la liste des activités pour lesquelles les coûts fixes peuvent être pris en charge, à l’image des stations de ski, la situation financière reste toujours problématique.
«Nos pertes n’ont pas été compensées en 2020 et les stations ont consommé leur trésorerie. Elles sont exsangues. Certaines n’auront peut-être pas la capacité de financer leur redémarrage», met en garde Sylvain Sérafini, président de France Thermes, cité par l’AFP. «Nous sommes les seuls établissements de santé remboursés par l’Assurance maladie à être fermés. C’est un non-sens, d’autant que nous avons une logique sanitaire beaucoup plus respectueuse que d’autres acteurs», ajoute le patron du deuxième groupe thermal français.