Masseurs-kinésithérapeutes, agents et médecins thermaux, diététiciennes, coachs sportifs… Les établissements du secteur font face à une pénurie inédite de main d’œuvre en Occitanie, première région thermale de France.
«Où sont donc passés les salariés, pour que les emplois non pourvus soient si nombreux en France ?», s’interrogeait lundi François Lenglet sur RTL. Le phénomène est général et n’épargne pas le secteur du thermalisme. Le Conseil national des établissements thermaux (CNETh) annonçait, début mai, que 2 000 postes étaient à pourvoir en métropole, créant un site spécifique pour centraliser toutes les offres actuelles.
«Nous avons des difficultés importantes sur tous les postes, puisqu’il en reste environ 400 à pourvoir dans la région – dont une centaine d’agents thermaux – et l’on note une très forte tension sur les masseurs-kinésithérapeutes, avec un besoin urgent, puisqu’il en manque a minima une soixantaine dans nos stations», s’inquiète le président de la Fédération thermale d’Occitanie, Guillaume Dalery, auprès de La Dépêche.
« Méconnaissance de nos métiers »
Selon le maire de Lamalou-les-Bains (Hérault), le problème vient «d’une méconnaissance de nos métiers mais aussi, concernant les masseurs-kinésithérapeutes, d’une lourdeur administrative qui nous empêche d’embaucher facilement des kinés formés à l’étranger, en Belgique, en Espagne ou en Roumanie» (leur dossier doit passer devant une commission régionale d’autorisation d’exercice).
Pour faire face à la pénurie de main d’œuvre, il estime qu’il faut relancer la médecine thermale «comme le fait le professeur Hérisson, à la faculté de Montpellier», et réfléchir à la création d’une branche «kiné» spécifique au thermalisme. «Au-delà, c’est vers un thermalisme à l’année et une diversification de nos offres qu’il faut évoluer. Cela implique une formation globale des agents thermaux et de tous les personnels à mettre dès aujourd’hui en place en misant sur la formation en alternance», ajoute le président de la Fédération thermale d’Occitanie.