Avec près d’une trentaine de stations et un tiers de la fréquentation nationale, l’Occitanie, première région thermale française, voit la fin de saison avec inquiétude. Malgré un protocole sanitaire renforcé, les annulations se multiplient, rapporte l’AFP.
«On continue tous les jours à avoir des annulations. On a eu beau rappeler tous les curistes un par un, malheureusement rien n’y fait. Beaucoup ont peur de venir», se désespère Pascal Laporte, le directeur des établissements d’Ax-les-Thermes (Ariège), cité par l’Agence France-Presse. Cette saison, elle devrait n’accueillir que 2 300 curistes, contre 6 000 l’an dernier.
Idem à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) : la station a enregistré «plus de cent annulations rien que la semaine dernière», indique Marie-Hélène Blanque, directrice de la Semetherm (gestionnaire des Grands Thermes et d’Aquensis). «On était sur une progression de la fréquentation de 15% sur les cinq dernières années. La crise sanitaire a mis un coup d’arrêt à cela», déclare-t-elle. Selon la directrice, rien que pour le département des Hautes-Pyrénées, qui compte le plus d’établissements en France (sept), «32 millions d’euros n’ont pas été injectés cette année».
À Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne), dont l’exploitation des thermes devrait prochainement être cédée au groupe Arène Adour, la chute de la fréquentation a été de près de 70% cette saison. Avec seulement 3 500 curistes prévus en 2020, contre 11 000 en 2019, le chiffre d’affaires, de plus de 6 millions d’euros l’an dernier, devrait être divisé par trois.
Enfin, toujours selon l’AFP, une majorité de patients ayant annulé leur cure cette année ont affirmé vouloir la reporter à 2021, les réservations peinent toutefois à décoller pour la prochaine saison thermale. «On n’a aucune visibilité. Tout le monde est inquiet», reconnaît le directeur des établissements d’Ax-les-Thermes.