La crise sanitaire et ses répercussions économiques n’ont pas détourné France Thermes de ses objectifs. Après avoir bouclé la reprise de la Compagnie de Vichy, en juin 2019, Sylvain Serafini, son PDG, déclare à La Montagne qu’il maintiendra ses axes stratégiques.
Stoppé dans son élan par l’épidémie, le groupe France Thermes, propriété de la société d’investissement belge Gimv depuis 2018, n’a pas l’intention de revoir à la baisse ses ambitions dans la station thermale, assure Sylvain Serafini dans une interview accordée au quotidien régional. «On n’a pas du tout modifié nos axes stratégiques, on a continué de travailler avec l’ensemble des salariés de la Compagnie de Vichy, puis avec un comité de pilotage», indique le PDG.
En mettant la main sur l’un des fleurons du thermalisme français, en juin 2019, Sylvain Serafini a hissé son groupe à la deuxième place dans l’Hexagone. L’opération portait sur de nombreux actifs, notamment l’eau minérale commercialisée sous la marque Vichy Célestins, les thermes Callou et Les Dômes, deux hôtels exploités sous Franchise Accor Ibis (108 chambres) et Mercure (78 chambres), et le Vichy Spa Hôtel Les Célestins.
Depuis, le confinement et le brusque arrêt des activités thermales pendant plus de trois mois ont bousculé le calendrier initial. «On devait faire la restitution du travail mené par les équipes au mois d’avril. Inutile de vous dire que mettre 300 personnes dans une même salle, déjà au mois d’avril, et encore aujourd’hui, ça paraît tout à fait impossible», souligne le patron de France Thermes, qui espère que la feuille de route sera finalisée avant la fin de l’année. Une étape nécessaire avant d’entamer la phase de financement.
Une baisse d’activité de l’ordre de 50 à 60%
«Le montant qu’on a imaginé il y a un an n’a pas bougé. Ce qui peut-être peut bouger, c’est le rythme auquel on va le déployer. Évidemment, on est dans une situation que personne ne maîtrise, notamment du point de vue des financements. Nous, comme tout le monde, on va faire avec ce que nos partenaires financeurs seront capables de délivrer ou pas», poursuit-il.
L’incertitude n’est pas encore levée pour le monde économique et le thermalisme n’y fait pas exception. «On a la chance d’être accompagnés, dans notre tour de table, de partenaires extrêmement puissants, qui peuvent nous permettre d’améliorer ou d’optimiser notre structure de financement, mais ça ne suffira pas à tout faire. Il faut aller chercher du financement complémentaire», reconnaît Sylvain Serafini.
En attendant, les chiffres ne sont pas bons. Sur la partie thermale et hébergement, la baisse d’activité est de l’ordre de 50 à 60%, indique l’entrepreneur, qui ne cache pas ses inquiétudes pour les prochains mois : «C’est extrêmement impactant. On va avoir une année très dure. C’est difficile à chiffrer pour le moment, et ça dépendra aussi du dernier trimestre, mais il ne s’annonce pas non plus extrêmement bien».