Le groupe d’experts chargé d’éclairer le gouvernement sur le Smic estime que la priorité doit être accordée «à l’emploi et non aux gains de pouvoir d’achat». Le Premier ministre, Jean Castex, a laissé entendre qu’il s’alignerait sur ses recommandations.
Pas de coup de pouce en vue, donc, pour le Smic. «On n’a pas encore arrêté la décision entre 1 et 1,2% d’augmentation», a affirmé mercredi Jean Castex sur BFMTV. Il a ajouté que, «compte tenu de la conjoncture», cette hausse «ne sera pas merveilleuse mais pas négligeable non plus». Le Premier ministre suit ainsi les recommandations du groupe d’experts qui assure que la France ne peut pas se permettre d’aller plus loin qu’une revalorisation automatique.
Dans son rapport annuel, ce groupe d’économistes, consulté avant chaque revalorisation du salaire minimum, juge qu’une hausse au-delà de ce seuil «risquerait d’être préjudiciable à l’emploi des personnes les plus vulnérables», soulignant qu’avant la crise sanitaire, qui constitue un «choc économique colossal», la situation de l’économie française demeurait déjà «fragile».
Accorder la priorité à l’emploi
«L’état du marché du travail et la situation financière de la plupart des entreprises se sont considérablement dégradés et une incertitude majeure pèse sur l’éventualité d’une reprise rapide», observent les experts, jugeant que «cette situation renforce la priorité à accorder à l’emploi (…) et non aux gains de pouvoir d’achat».
Le 1er janvier 2020, le Smic avait ainsi été revalorisé de 1,2%, sans coup de pouce, pour 2,3 millions de bénéficiaires. Il s’établit actuellement à 1 219 euros net mensuels. Pour 2021, les experts indiquent que, selon une «estimation provisoire», la revalorisation automatique, qui serait de l’ordre de «0,99%», permettrait «une hausse du pouvoir d’achat supérieure à l’an passé».