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Instituts de beauté : congés payés, un frein a la reprise ?

Sophie Juban

La réouverture des instituts de beauté le 19 mai pose de nombreux problèmes pratiques, dont le cumul des congés payés, comme le craint Sophie Juban, propriétaire depuis 12 ans d’un établissement à Rennes.

Sophie Juban Profession bien-être : La reprise au 19 mai a dû vous soulager ?

Sophie Juban : Dans un premier temps, oui. Mais c’est déjà une date tardive. La plupart de nos clientes ont acheté leur forfait minceur au mois de mars avant le troisième confinement. Généralement, elles reprennent un forfait vers la fin mai, pour faire la jonction jusqu’au départ en vacances. Sculpter sa silhouette de plage n’est pas un mythe ! Là, comme elles vont commencer leur forfait la dernière semaine de mai, elles ne reprendront pas de deuxième forfait. Donc, nous avons raté notre saison minceur en 2020, et nous allons fortement l’impacter en 2021. Premier effet de cette réouverture tardive, très pénalisante pour l’esthétique.

Comment aller vous gérer la reprise avec vos salariées ?

Nous avons été fermés plus de quatre mois et demi et ces périodes où nos employées ne sont pas venues travailler, générant des jours de congés payés. Or, la loi stipule que les congés payés doivent être pris, ou payés en plus, avant le 31 mai de l’année suivante. Nous y sommes ! Si nos esthéticiennes prennent leurs jours avant cette date, nous n’aurons personne pour effectuer les soins à partir du 19 mai… Ou alors, si nous payons ces journées en plus de leur salaire, nous allons, une fois de plus, impacter notre trésorerie.

Comment vous organisez-vous ?

Je gère au cas par cas. Il faut faire preuve de souplesse. Je pense aussi que nous devons nous mobiliser. Les restaurateurs ont obtenu le financement par l’Etat des congés payés à hauteur de dix jours, ce qui correspond à la durée de fermeture. Pourquoi ne pourrions-nous pas obtenir une mesure similaire ? Nous sommes exactement dans le même cas ! Et encore, la plupart d’entre eux ont pu faire de la vente à emporter, ce qui n’est pas le cas de l’esthétique où le phénomène de click and collect est encore modeste. Et nous avons besoin de tous les bras pour assurer les soins ! J’ai déjà des centaines de demandes de rendez-vous pour l’après 19 mai !

Vous parlez de click and collect : qu’allez-vous faire de vos stocks ?

C’est un vrai problème, car les produits ont des dates de péremption. Pour les deux premiers confinements, nous avons dû jeter tous nos produits cabine : entamés, ils ne pouvaient pas être utilisés après deux mois. La situation est encore pire avec les produits bio qui n’ont pas de conservateurs, ce qui est mon cas. Dans ces conditions, on peut s’étonner que les commerçants du prêt-à-porter aient pu obtenir une aide pour la perte de leur stock, qui, pourtant, ne se périme pas, et pas les esthéticiennes qui ont subi une vraie perte !

Propos recueillis par Siska von Saxenburg.

 

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