Une nouvelle querelle de chiffres ? Cette réduction moyenne de 5% porte sur les niveaux de prise en charge financière pour certaines certifications visées par contrats d’apprentissage. Prise le 10 juillet en conseil d’administration de France compétences (organisme qui finance et contrôle la formation professionnelle), cette décision doit s’appliquer à partir du 1er septembre.
Problème : selon France compétences, cette mesure épargnera plus de la moitié des certifications dont les niveaux de prise en charge sont déjà au maximum, mais CMA France y voit «un véritable coup d’arrêt» pour la formation par apprentissage dans l’artisanat.
«Les marges qui existent nous permettent d’équilibrer la charge qu’elles représentent. Demain, cela pourrait ne plus être le cas», s’inquiète Joël Fourny, son président, dans un communiqué.
Les filières esthétique et coiffure concernées
Selon CMA France, la décision de France compétences entraînerait une baisse de près de 8% du financement «des formations emblématiques de l’artisanat de premier niveau (CAP)», ce qui rendrait, toujours d’après le réseau national, 57% des formations déficitaires, soit 55% de l’effectif des apprentis.
Dans une interview au journal Ouest-France, Joël Fourny estime que les spécialités qui seront les plus touchées sont «les filières alimentaires (boucherie, charcuterie, boulangerie, pâtisserie, chocolaterie…) et celles de services (esthétique, coiffure…) ainsi que dans la partie automobile et dans le bâtiment, soit une quinzaine de CAP».
«Si nous sommes extrêmement déficitaires sur ces formations-là, nous aurons des difficultés à maintenir l’effectif sur l’ensemble des formations», ajoute le président de CMA France, qui craint un «effet domino». La balle, selon lui, est dans le camp du gouvernement.