Les arrêts longs, de plus de trente jours, ont bondi de 33% cette année, représentant 12% des arrêts maladie en 2020, contre 9% en 2019, avec une durée moyenne de 94 jours, selon le baromètre annuel publié par Malakoff Humanis. Les troubles psychologiques sont l’une des causes.
S’ils restent principalement dus à un accident ou un traumatisme (28%), cette étude publiée par Malakoff Humanis avec l’Ifop relève que 19% de ces arrêts longs sont la conséquence des troubles musculo-squelettiques et 14% sont liés à des troubles psychologiques. Deux phénomènes qui ont été exacerbés par le confinement et le télétravail. Globalement, 45% des arrêts longs ont eu une origine professionnelle.
Les salariés de 50 ans et plus ont été les plus concernés (44%), suivis des 35-49 ans (32%) et des 18-34 ans (24%). Cette hausse des arrêts de longue durée est d’autant plus inquiétante qu’elle s’inscrit dans un contexte de baisse globale du nombre d’arrêt maladie cette année, en raison, notamment, du chômage partiel pendant le confinement. Le nombre de salariés qui se sont vus prescrire un arrêt de travail au cours des 12 derniers mois a ainsi baissé à 36%, contre 44% en 2019.
À plus long terme, les auteurs de l’étude s’inquiètent des répercussions de la crise sanitaire sur les arrêts maladie. «Le report des soins durant le confinement, la non-prise en charge de certaines maladies graves, ainsi que la montée des risques psycho-sociaux ne seront pas sans conséquences sur les arrêts maladie à venir», préviennent-ils.
Les chefs d’entreprise inquiets
L’étude souligne le risque de dégradation de la santé psychologique des salariés «pouvant aller jusqu’au burn-out» mais aussi le «contexte anxiogène» ou la «peur de retourner au travail ou de prendre les transports suite à la crise sanitaire». Les chefs d’entreprises interrogés dans le cadre de cette étude s’en inquiètent.
Déjà 60% des entreprises ont connu au moins un salarié en arrêt long (plus de 30 jours) au cours des 12 derniers mois (contre 56% en 2019). Ils pointent du doigt les «difficultés d’organisation», les problèmes liés au «remplacement des salariés absents», le «coût de gestion pour l’entreprise» ou encore l’«impact sur la motivation et l’engagement des autres salariés» et «sur les résultats et la performance de l’entreprise».
Avec l’AFP.