Le jour de carence est supprimé. Depuis le 10 janvier, les salariés peuvent se prescrire eux-mêmes un arrêt de travail automatique sur le site de leur caisse d’assurance maladie en cas de symptômes du Covid-19 ou s’ils sont «cas contacts». La CPME craint «un absentéisme incontrôlé».
Il n’est désormais plus nécessaire de prendre rendez-vous chez son médecin pour obtenir une feuille d’arrêt maladie. Les salariés concernés doivent se déclarer eux-mêmes en ligne, sur declare.ameli.fr, a annoncé le ministère du Travail dans un communiqué. Ils pourront alors télécharger un justificatif à envoyer à leur employeur.
Concrètement, les personnes présentant des symptômes du Covid-19 et qui «ne sont pas en mesure de continuer à travailler depuis leur domicile» pourront bénéficier d’un arrêt de travail indemnisé «sans délai de carence». Mais elles devront «s’engager» à se faire tester dans les deux jours. «Les médecins ne devront plus établir d’arrêt de travail pour ces patients, au risque sinon que ces derniers ne se voient appliquer un délai de carence», a précisé, de son côté, l’Assurance maladie.
Si leur test est positif et qu’ils ne peuvent pas télétravailler, ces salariés «entreront dans le nouveau dispositif» et «bénéficieront, à compter du lendemain de la date d’obtention du résultat du test», d’un arrêt maladie sans délai de carence, a ajouté la Cnam, qui «assurera des contrôles réguliers pour éviter toute utilisation abusive de ce nouveau téléservice».
Vers une hausse des arrêts maladie ?
Mais pour la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), qui demande au gouvernement de mettre en place «un encadrement évitant les dérives de toutes natures», la mesure «serait de nature à entraîner une très forte augmentation des arrêts maladie et ouvrirait la porte à un absentéisme incontrôlé risquant de désorganiser les entreprises».
Un risque soulevé également par Me Eva Touboul, citée par le Figaro. «L’esprit est louable, mais, fatalement, il faut prévoir des risques d’abus qui seront incontrôlables car, que le test soit positif ou négatif, les jours passés à attendre le résultat du test sont pris en charge par la Sécurité sociale», a estimé l’avocate.