Un an après le lancement de l’application «Mon Compte Formation», la Caisse des dépôts, qui gère le compte personnel de formation (CPF) de millions de Français, vient de déposer plusieurs plaintes pénales visant 21 organismes de formation soupçonnés de fraude.
Tout commence par de simples coups de fil. La Caisse des dépôts évoque des démarches commerciales agressives avec des campagnes d’appel très massives, où l’on fait croire aux gens que leurs droits à la formation s’éteignent au 31 décembre, ainsi que des arnaques – moins courantes -, consistant à proposer aux usagers de saisir la demande de formation à leur place, l’usager donnant son numéro de Sécurité sociale et son mot de passe.
Jusqu’à 6 000 comptes auraient été affectés par ce type de fraude pour un préjudice que la CDC évalue à 10 millions d’euros. «Ils seront recrédités si, sans attendre le verdict du tribunal, les procédures contradictoires lancées par la Caisse auprès des organismes de formation concluent à une fraude», précisent Les Echos, qui avaient donné l’information lundi.
Report pour basculer ses heures DIF
Même si, en un an, environ un million de sessions de formation ont été financées pour près d’un milliard d’euros, cette vague d’arnaques a été considérée comme suffisamment sérieuse par la Caisse pour déposer sept plaintes pénales qui visent, au total, 21 organismes de formation. Une huitième plainte devrait être déposée cette semaine.
Plus de 38 millions d’actifs – salariés, fonctionnaires, travailleurs indépendants ou demandeurs d’emploi – sont à ce jour titulaires d’un CPF, qui a remplacé, en 2015, le DIF (droit individuel à la formation). La date limite pour basculer les heures DIF (converties en euros) sur le CPF a été repoussée récemment du 31 décembre au 30 juin, le ministère du Travail ayant constaté «qu’un salarié sur quatre» seulement avait effectué cette opération.
Avec l’AFP.