Depuis le 6 mars, les centres commerciaux non alimentaires de plus de 10 000 m2 sont fermés dans les 23 départements sous surveillance renforcée. Des restrictions qui viennent compliquer la donne pour les enseignes spécialisées, notamment dans la «beauté-santé».
«Les grands centres commerciaux ou grandes surfaces commerciales de plus de 10 000 m2 seront fermés», et plus seulement ceux de plus de 20 000 m2 comme jusqu’à présent, à compter de vendredi soir, a annoncé le Premier ministre. Dans ces départements, l’évolution sanitaire «appelle des dispositions supplémentaires pour limiter les risques de regroupement et de brassage dans l’espace public ou dans les grands magasins», selon le chef du gouvernement.
Les zones sous surveillance recouvrent toute l’Île-de-France, le Rhône, les Bouches-du-Rhône, l’Oise, le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Drôme, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle et l’Eure-et-Loir, les Hautes-Alpes, l’Aisne et l’Aube. Dans un 23e département, le Pas-de-Calais, où la saturation des services de réanimation se situe au plus haut, la fermeture concerne les surfaces commerciales non alimentaires de plus de 5 000 m2.
Au total, «cela correspond à 5 000 à 6 000 commerces», selon Yohann Petiot, directeur de l’Alliance du commerce, interrogé vendredi sur RTL. En comptant les centres commerciaux de plus de 20 000 m2 déjà fermés depuis fin janvier, ce sont 536 centres qui sont à l’arrêt dans l’Hexagone, précise, pour sa part, le Conseil national des centres commerciaux (CNCC).
Beauté-santé : une évolution « catastrophique »
Des mesures qui risquent d’aggraver la situation des commerces spécialisés, souligne la fédération Procos, qui réunit 300 enseignes et 60 000 points de vente en France. «Si l’on exclut la restauration à table, le cinéma, les salles de sport, déjà fermés, l’impact de la fermeture des centres de plus de 20 000 m2 fait que l’activité des magasins connaît une évolution catastrophique dans les secteurs de la beauté-santé (-40%), la culture-jouet (-41%), le textile, (-36%) et la chaussure (-24%)», indique son dernier baromètre pour février.
Sur les deux premiers mois de l’année, les magasins du commerce spécialisé ont vu leur activité reculer de 14 % par rapport à la même période en 2020. Encore une fois, «les plus touchés sont le textile (-26%), la beauté-santé (-20%), les secteurs de la culture-jouet (-19%) et la chaussure (-14%)», détaille la fédération, qui appelle à «mettre un terme le plus rapidement possible à ces fermetures pour ne pas handicaper l’avenir».