La banalisation du télétravail soulève de nouvelles questions pour les employeurs, notamment celles liées aux risques d’aggravation des conduites addictives de leurs salariés, comme le montre un sondage Odoxa mené pour GAE Conseil.
«Si l’on en croit les salariés français, les pratiques addictives en milieux professionnels sont loin d’être marginales», selon l’institut Odoxa. Ainsi, si 31% des salariés et 40% des managers affirment qu’elles sont fréquentes dans leur entourage professionnel, elles sont, selon eux, encore plus fréquentes en télétravail qu’en présentiel (pour 41% des salariés et 47% des managers).
En tête des pratiques addictives observées durant le télétravail, la difficulté à se déconnecter (81% Français et 79% des télétravailleurs), suivie de la consommation de tabac (75%), d’alcool (66%), de cannabis (55%), de médicaments (52%) et d’autres drogues (51%). L’étude relève un nouveau phénomène : «le workaholisme (addiction au travail) est aussi accru en télétravail pour la moitié des Français et pour 61% des télétravailleurs».
Des addictions difficiles à détecter
Mais ces pratiques addictives sont aussi très délicates à détecter quand les salariés sont en télétravail, reconnaissent 80% des répondants. Dans une même proportion (79%), ils estiment que les managers doivent redoubler de vigilance pour s’assurer qu’un salarié en télétravail n’a pas de pratique addictive.
Un « devoir de vigilance partagée par 77% des managers et 75% des télétravailleurs, premiers concernés», souligne l’étude. Les Français sont aussi d’accord à 75% qu’il est plus difficile d’aborder le sujet avec les salariés en question si ces derniers sont en télétravail…
Enquête réalisée en ligne du 28 septembre au 6 octobre 2020 auprès d’un échantillon représentatif de 3 002 Français (1587 salariés, 577 managers, 598 télétravailleurs), selon la méthode des quotas.