Les régimes sans viande (végétarien, végétalien ou végan), faisant absorber moins de protéines, voire de calcium, quand les laitages sont supprimés, augmentent les risques de fractures, notamment des hanches, suggère une étude britannique.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé les données d’une cohorte rassemblant 65 000 individus suivie depuis 1993, initialement pour évaluer l’influence du régime alimentaire sur les risques d’apparition de cancers, indique Courrier International, qui se fait l’écho de ces travaux parus le 23 novembre dans la revue BMC Medicine.
L’étude soutient qu’entre le début du suivi et 2010, les végans, qui écartent les produits issus des animaux de leur alimentation, avaient deux fois plus de risques de se casser la hanche que ceux qui mangent de la viande. «Ce risque est également accru, mais moins fortement, chez les végétariens (ni viande ni poisson) ainsi que chez ceux qui mangent du poisson mais pas de viande», note Courrier International.
Le risque de fracture de la hanche semble également accru chez les végétariens et les pescétariens (qui mangent uniquement du poisson). Malgré tout, ce risque reste faible : 20 fractures pour 1 000 personnes en dix ans. Les auteurs relèvent aussi que le taux de fracture de la hanche est susceptible d’être plus élevé chez les personnes âgées. Or, l’âge moyen des participants au début de l’étude, en 1993, était de 45 ans.
Adopter une stratégie nutritionnelle
«On sait que l’os est composé à parts égales de calcium et de phosphore, le tout solidifié par du fluor. Pour assimiler le calcium, et pour le fixer dans l’os, nous avons besoin de vitamine D, vitamine qui est quasi exclusivement d’origine animale : poissons bleus (sardines, maquereau, thon) et gras (saumon, hareng, etc.), jaune d’œuf, foies de toute espèce (poisson ou animal terrestre) et graisses animales en général (beurre, fromages gras…)», explique la médecin nutritionniste, Béatrice de Reynal, interrogée par le site d’information Atlantico.
Pour éviter ce type de carences, elle recommande aux végans d’adopter une stratégie nutritionnelle «plus pertinente et adaptée selon leur âge, leur situation géographique (ensoleillement) et leur mode de vie». «Déjà, les vegan savent qu’ils doivent impérativement être supplémentés en vitamine B12. Il faudra sans doute qu’ils attachent une attention bien plus grande à leur statut en ces minéraux, oligoéléments et vitamine D, qui semblent cruellement leur faire défaut», précise la nutritionniste.