La DGCCRF a lancé lundi une procédure de «retrait/rappel» de plusieurs produits contenant des graines de sésame contaminées par un pesticide interdit en Europe, l’oxyde d’éthylène, après avoir relevé une «teneur supérieure à la limite maximum réglementaire».
«Les autorités sanitaires françaises ont été informées début septembre par leurs homologues belges (…) de la présence d’un produit chimique, l’oxyde d’éthylène, à une teneur supérieure à la limite maximum réglementaire dans certains lots de graines de sésame importées», a expliqué la répression des fraudes sur son site Internet.
Or, souligne-t-elle dans un communiqué, l’oxyde d’éthylène «est une substance classée comme agent cancérogène, mutagène et reprotoxique (CMR), dont l’utilisation est interdite dans l’Union européenne en tant que produit de protection des denrées alimentaires et des aliments pour animaux depuis 2011». Comme pour toutes les autres substances classées CMR, «il convient de limiter au maximum l’exposition des consommateurs à cette substance, un risque pouvant exister en cas de consommation de produits en contenant sur le long terme», ajoute la DGCCRF.
Des « graines de sésame en provenance d’Inde »
Plusieurs dizaines de produits sont ainsi visés par la procédure. On peut retrouver leur liste, régulièrement mise à jour, sur son site. Cela va du pain nordique de marque «La gerbe savoyarde», distribué par Intermarché, à du tofu multigraines de La Vie Claire, en passant par des graines de sésame bio de Carrefour.
Dans son communiqué, la DGCCRF indique que des investigations sont actuellement en cours «en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination». Selon l’AFP, l’ONG Foodwatch avait estimé sur son site Internet, le 10 novembre dernier, que «cela fait deux mois que l’affaire du sésame contaminé enfle».
Elle évoquait des «graines de sésame en provenance d’Inde, contenant des résidus d’oxyde d’éthylène – un désinfectant gazeux, visant entre autres à éviter la formation de moisissures – interdit au sein de l’Union mais que l’on a retrouvé sur des aliments en doses mille fois supérieures à la limite maximale tolérée en Europe».