L’utilisation en biologie cellulaire des techniques d’impression en 3D a ouvert la voie à de nouvelles stratégie thérapeutiques : douze patients vont être greffés en 2022 à l’hôpital de la Conception, à Marseille.
«Les cellules sont disposées couches par couches avec une ancre. C’est une molécule qui est un constituant majeur de la peau : le collagène », explique à France 3 Florence Sabatier, cheffe du laboratoire de culture et thérapie cellulaire (LCTC) de La Conception, où vient d’être installée la plateforme de bio-impression robotisée NGB – «Next-Génération Bioprinting» – développée par la start-up girondine Poietis.
L’objectif ? Soigner «les grands brûlés mais aussi les patients traumatisés après un accident ou encore ceux qui ont subi une ablation pour un cancer, une tumeur», selon le professeur Dominique Casanova, chef du service de chirurgie plastique et réparatrice à l’hôpital de la Conception. Les espoirs sont immenses, car, jusqu’ici, aucune technique n’avait encore permis de remplacer efficacement la greffe d’une peau prélevée sur le patient lui-même.
La fabrication ne dure que trois semaines
Avec ce nouveau procédé, la production d’une peau imprimée en 3D prend environ trois semaines. «Elle démarre par le prélèvement d’un fragment de peau de quelques centimètres carrés sur le patient», dont «on extrait des cellules du derme et de l’épiderme» qu’on va multiplier pour fabriquer un tissu plus grand que le prélèvement initial, détaille auprès de l’AFP Fabien Guillemot, fondateur de Poietis.
Vient ensuite la phase de bio-impression proprement dite : en quelques heures, grâce au laser, «l’imprimante va déposer des micro-gouttelettes contenant des cellules, couche par couche. On laisse ensuite évoluer la structure pendant quelques jours, jusqu’à obtenir un tissu fonctionnel». Fondée en 2014, la start-up gère aujourd’hui 70 brevets, emploie 34 personnes et travaille avec l’Union européenne à un projet de fabrication de cartilage en 3D.