La VAE, ou validation des acquis de l’expérience, offre la possibilité à toute personne, quels que soient son âge, son statut et son niveau de formation, de faire valider les compétences qu’elle a acquises par son expérience pour obtenir un diplôme, un titre ou un certificat de qualification professionnelle.
Elle repose sur l’idée que l’expérience professionnelle, qu’elle soit salariée, non salariée (comme pour un artisan, un commerçant, un entrepreneur, etc.) ou bénévole, est source d’apprentissage et de compétences qui méritent reconnaissance.
La VAE se distingue des autres modes d’acquisition de diplômes (formation initiale, formation continue, apprentissage), car elle ne repose pas sur un parcours de formation, mais sur une validation des compétences acquises par l’expérience. Pour être éligible, le candidat doit justifier d’au moins une année d’expérience en rapport direct avec la certification qu’il souhaite obtenir.
Réforme de la VAE en 2022 : faciliter l’accès
La loi du 21 décembre 2022 a rendu le dispositif de la validation des acquis de l’expérience plus accessible. Toute personne, indépendamment de son statut professionnel ou de son parcours, peut désormais prétendre à une certification via la VAE. Ce changement abolit la restriction antérieure qui limitait l’accès uniquement aux personnes activement engagées dans la vie professionnelle.
Par ailleurs, au lieu de se fier à une liste prédéfinie d’activités ou de catégories de personnes éligibles, la loi reconnaît toute expérience ayant permis l’acquisition de compétences directement liées à la certification visée. Cette modification vise à assurer que personne ne soit laissé pour compte en raison de contraintes strictes ou d’énumérations limitatives.
Le législateur a aussi pris des mesures pour garantir que les candidats ne soient pas désavantagés par la durée de leur expérience. En éliminant le seuil minimal d’un an et en introduisant la possibilité de comptabiliser des périodes de mise en situation professionnelle, il a cherché à rendre la VAE plus flexible et à l’aligner davantage sur la réalité diverse des parcours professionnels.
L’une des innovations notables est la capacité d’accéder à la VAE, non seulement pour une certification complète mais aussi pour acquérir des blocs spécifiques de compétences. Cette modularité peut s’avérer importante pour ceux qui cherchent à valoriser une expertise particulière sans nécessairement viser une certification globale.
Concernant le parcours de VAE, il a été redéfini pour inclure des actions d’accompagnement, potentiellement des périodes de formation et de mise en situation en milieu professionnel. Parallèlement, l’accompagnement a été renforcé, débutant désormais bien en amont de l’étape de recevabilité, qui était jugée complexe par de nombreux candidats.
Pour ce qui est du congé spécifique à la VAE, sa durée a été doublée, passant de 24 à 48 heures. Ce changement vise à donner aux salariés le temps nécessaire pour se préparer à leur épreuve de validation.
En matière de financement, les candidats à la VAE peuvent bénéficier de nouvelles dispositions permettant aux associations Transitions pro de couvrir les frais relatifs à une procédure de VAE, mais sous certaines conditions.
Enfin, un élément clé de cette réforme est la création d’un service public dédié à la VAE. Porté par un Groupement d’intérêt public (GIP), ce service est destiné à orienter, informer et accompagner tous ceux qui cherchent à valider les acquis de leur expérience.
Processus et modalités de mise en œuvre de la VAE
Les principales étapes de la VAE sont :
• Le choix de la certification à valider.
• La constitution d’un dossier décrivant les expériences et les compétences du candidat.
• La présentation du dossier devant un jury qui évalue les compétences du candidat.
• La décision du jury : il peut valider la totalité des compétences et délivrer le diplôme, ou n’approuver que certaines compétences (dans ce cas, le candidat devra compléter sa formation pour obtenir le diplôme).
L’accompagnement : une clé pour le succès
L’accompagnement permet, non seulement de mieux comprendre le processus, mais aussi d’optimiser ses chances de validation grâce à une préparation adéquate. De nombreux organismes, tels que le PRC (point relais conseil), se sont spécialisés dans cet accompagnement.
Bon à savoir : le compte personnel de formation (CPF) permet de financer l’accompagnement nécessaire, rendant la VAE plus accessible pour ceux qui pourraient être freinés par des contraintes financières.
Dépôt du dossier de recevabilité : la première pierre
Le dossier de recevabilité est le premier contact formel du candidat avec l’organisme certificateur. Il doit comporter différents éléments attestant de l’expérience du candidat, notamment les justificatifs d’expérience.
L’évaluation de la VAE : le moment de vérité
Après le dépôt, vient l’évaluation. Chaque demande est examinée par un jury d’experts. Ces derniers vont chercher à comprendre, à travers le dossier et une éventuelle session d’évaluation, si le candidat maîtrise réellement les compétences qu’il revendique.
La session d’évaluation, si elle est requise, est une étape décisive. Elle peut prendre la forme d’un entretien, d’une mise en situation professionnelle, ou les deux. Les candidats doivent s’y préparer avec sérieux, car c’est souvent leur seule chance de dialoguer directement avec le jury.
Implications financières et droits associés à la VAE
Plusieurs aides financières peuvent être sollicitées, qu’il s’agisse de fonds régionaux, du compte personnel de formation (CPF) ou d’autres aides spécifiques. Par ailleurs, les employés ont la possibilité de solliciter leur employeur, notamment dans le cadre d’un plan de développement des compétences. Les Opco (opérateurs de compétence) peuvent aussi jouer un rôle clé en apportant leur soutien financier.
Le congé pour VAE
Chaque salarié ayant une année d’expérience professionnelle peut prétendre au congé pour VAE. Ce droit permet de se libérer du temps pour préparer et passer la validation. Les modalités sont simples : une demande écrite à l’employeur, qui dispose d’un mois pour donner sa réponse. Si le délai est dépassé, la demande est considérée comme acceptée.
Le rôle central du RNCP
Le choix de la certification est une étape importante de la démarche. Le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) est alors une boussole précieuse : il regroupe toutes les certifications reconnues sur le territoire national, offrant une visibilité sur leur pertinence et leur reconnaissance.
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