Le coup d’envoi officiel de la VAE inversée a été donné il y a deux semaines par Carole Grandjean, la ministre déléguée chargée de la Formation professionnelle. L’ambition est double : pallier les difficultés de recrutement et faciliter les reconversions. Cette innovation, définie par un décret paru le 27 mai au Journal officiel, redessine la formation professionnelle.
Pour rappel, la validation des acquis d’expérience (VAE) permet à toute personne d’obtenir une certification professionnelle, enregistrée au répertoire national des certifications professionnelles, par la validation de son expérience. Qu’il s’agisse d’une activité professionnelle ou extra-professionnelle, toute expérience peut ainsi être valorisée et certifiée.
La VAE inversée, quant à elle, représente propose une démarche à rebours : elle permet aux actifs d’acquérir l’expérience nécessaire à l’obtention d’un ou plusieurs blocs de compétences des certifications visées, en s’appuyant essentiellement sur la pratique. Cette nouvelle approche offre une opportunité unique aux professionnels d’acquérir de nouvelles compétences grâce à une formation en entreprise, tout en bénéficiant d’un contrat de professionnalisation spécifique.
Mise en œuvre du dispositif
Ce dispositif expérimental, applicable aux contrats de professionnalisation conclus entre le 28 mai 2023 et le 28 février 2026, est prévu pour favoriser l’accès à la certification et à l’insertion professionnelles dans les secteurs en tension. L’expérimentation est néanmoins soumise à une limite : seuls 5 000 parcours individuels pourront bénéficier du dispositif durant la période d’expérimentation.
Le contrat de professionnalisation dans le cadre de la VAE inversée peut être conclu avec toute personne âgée de 16 ans et plus. Par ailleurs, la durée maximale des actions de professionnalisation est fixée à 36 mois, sans durée minimale exigée, contre 6 à 12 mois actuellement.
Objectifs de la VAE inversée
Le contrat de professionnalisation associé à la VAE inversée vise l’obtention d’un diplôme ou d’un titre à finalité professionnelle, d’un certificat de qualification professionnelle de branche ou interbranche, d’un ou plusieurs blocs de ces certifications professionnelles ou encore d’une qualification reconnue dans les classifications d’une convention collective nationale de branche.
Prise en charge financière
Les coûts associés à la mise en œuvre de la VAE inversée sont pris en charge par les opérateurs de compétences (OPCO). Ce financement est plafonné à 9 000 euros par an, montant pouvant varier en fonction de la nature des actions de formation ou de la durée du contrat de professionnalisation. Ces fonds couvrent la conception du parcours, la coordination, les frais pédagogiques, les frais d’accompagnement à la VAE inversée, ainsi que les frais annexes.
En outre, la conclusion des contrats de professionnalisation dans le cadre du dispositif expérimental donne droit à une aide financière exceptionnelle. Pour les contrats conclus entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023 visant la préparation d’un diplôme ou d’un titre à finalité professionnelle de niveau 7, cette aide s’élève à 6 000 euros pour la première année d’exécution du contrat.
Le décret « relatif à l’expérimentation permettant la conclusion de contrats de professionnalisation associant des actions de validation des acquis de l’expérience » est paru au JO du samedi 27 mai 2023.
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