C’est un effet que les esthéticiennes n’ignorent pas, mais, à l’approche des vacances, il n’est peut être pas inutile de le rappeler aux clients : comme pour les parfums, l’alcool que contient ces gels peut vivement réagir sur la peau sous l’action du soleil.
Avec l’épidémie, le geste est devenu banal : le gel hydro-alcoolique permet de se désinfecter les mains à tout moment, quel que soit l’endroit où l’on se trouve, comme sur la plage, même si c’est inutile. C’est pourquoi des dermatologues espagnols alertent depuis plusieurs jours le public sur le risque que peut avoir une utilisation inappropriée de ce type de produit.
«Le risque vaut à la plage bien sûr, mais aussi dès que l’on s’expose au soleil, donc cette précaution vaut également pour les déjeuners, pause-café et autres apéros que l’on peut faire à la terrasse ensoleillée des bars et restaurants», rappelle le Dr Catherine Oliverès-Ghouti, dermatologue et membre du Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), citée par le journal 20 Minutes.
Bref, il ne faut pas appliquer de gel hydro-alcoolique si on s’expose au soleil. La dermatologue souligne qu’une utilisation intensive, en temps normal, dessèche et irrite la peau des mains, certaines personnes pouvant aussi développer «une forme d’urticaire, des rougeurs» avec des sensations de brûlure. «La barrière protectrice de la peau est mise à nu par une surutilisation de ce produit, et mettre des crèmes hydratantes ne suffit plus à réhydrater et à soulager», précise-t-elle.
Un flacon de savon de Marseille dans le sac
Mais avec le soleil vient s’ajouter un autre risque, l’alcool étant une substance photo-sensibilisante. «Si on expose ses mains badigeonnées de solution hydro-alcoolique à la plage, alors on risque ce que l’on appelle une dermite en breloque, une brûlure caractéristique causée par la réaction de l’alcool sur la peau avec le soleil. En clair, on développe dans un premier temps une brûlure, la peau est rouge et irritée, puis la tache prend une pigmentation marron qui peut durer des années», explique la spécialiste.
La solution ? Le savon de Marseille. «Composé notamment d’un mélange de soude et d’huile végétale, il englobe les particules virales et les rend inactives», détaille le Dr Oliverès-Ghouti. À la plage ou en terrasse, un flacon de savon dans le sac s’avèrera donc plus judicieux qu’un gel hydro-alcoolique. A condition, toutefois, d’avoir un robinet ou une borne d’eau à proximité…