À l’appel du collectif #touchepasàmasalle, près de 150 personnes se sont rassemblées mardi aux abords de l’Assemblée nationale pour tenter d’alerter le gouvernement sur la situation des gérants de salles de sport, toujours sans date de réouverture.
La France compte près de 6 500 salles de sport, dont 4 000 de fitness. Près de 17 millions de personnes fréquentent ces salles qui emploient près de 70 000 salariés, mais la perspective d’une réouverture s’est éloignée, le Premier ministre Jean Castex ayant repoussé jusqu’à mi-février une telle possibilité.
«Ça fait sept mois qu’on est fermés. Et les aides de l’Etat ne sont ni à la hauteur des besoins, ni des annonces», s’inquiète Marie-Anne Teissier, co-fondatrice du groupe de fitness Neoness, citée par l’AFP. À l’appel du collectif #touchepasàmasalle, plusieurs dizaines de paires de basket ont également été symboliquement déposées sur une place jouxtant l’Assemblée nationale.
«Pour l’instant, on évalue les pertes pour le secteur à près d’1,5 milliard d’euros. Si rien n’est fait, dans les six mois qui viennent, près de 50% des acteurs risquent de déposer le bilan, 400 l’ont déjà fait», estime, de son côté, Virgile Caillet, délégué général de l’Union sport et cycles, première organisation professionnelle du secteur, qui pèse près de 3,2 milliard d’euros.
«Nos loyers représentent près de 30% de notre chiffre d’affaires, et les discussions avec les bailleurs sont difficiles», regrette Marie-Anne Teissier. «On nous annonce une aide à hauteur de 20% de notre chiffre d’affaires, mais ces aides sont plafonnées. Nous, par exemple, l’aide reçue représente 0,8% de nos pertes. Avant, on réclamait l’ouverture de nos salles, mais là on veut simplement plus d’aides de l’Etat», insiste-t-elle.
Des mesures « en accord avec le préjudice »
«Il faut être clair, l’Etat n’en a rien à faire de nous», déplore Arthur Benzaquen, patron du Ken Group, propriétaire de plusieurs salles de fitness haut de gamme. «Ils nous ont fermé depuis le 25 septembre, avant tout le monde. Ils nous font injustement porter la responsabilité de cette crise. Or, nous avons prouvé que nous sommes capables de rouvrir dans des conditions sécurisées. Il n’y a pas eu de cluster dans les salles de sport», fait-il valoir.
«Il est important de faire reconnaître le sport comme quelque chose d’essentiel. Il faut aussi que nous puissions avoir un dialogue avec le ministère de la santé pour étudier les conditions d’une éventuelle réouverture. Et puis, surtout, il faut des mesures d’accompagnement qui doivent être en accord avec le préjudice», souligne Virgile Caillet. Plusieurs députés étaient présents lors de ce rassemblement, comme Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques, Cédric Roussel (LREM) et Regis Juanico (PS).
Avec l’AFP.