Assiettes, verres, gobelets… Les alternatives à la vaisselle jetable en plastique sont-elles vraiment écologiques ? Pas sûr, si l’on en croit une enquête de l’UFC-Que Choisir, qui relève des substances problématiques.
Leur disparition avait été inscrite dans la loi de 2015 sur la transition énergétique, suscitant de nouvelles solutions végétales alternatives. Problème : la vaisselle «sans plastique», à base de pulpe végétale ou de feuilles de palmier, n’est pas forcément sans danger pour la santé, affirme l’UFC-Que Choisir dans une enquête qu’elle vient de publier.
Son test exclusif portant sur 57 de ces produits montre, selon elle, une trop grande présence de composés dangereux pour la santé ou pour l’environnement. Quelque «66% des échantillons testés contiennent des composés perfluorés (utilisés pour que la vaisselle résiste à l’eau et aux graisses sans se déliter, mais dont certains sont cancérogènes, immunotoxiques, toxiques pour le développement et/ou perturbateurs endocriniens) au-delà des recommandations, parfois largement», peut-on lire dans son communiqué.
Une règlementation européenne « lacunaire »
L’association de défense des consommateurs pointe aussi un risque «d’effet cocktail» quand les produits présentent un cumul de substances, «notamment composés perfluorés, chloropropanols, amines aromatiques». C’est le cas des pailles en papier carton, comme celles «rayées fuschia de la marque Santex», poursuit l’association.
Déplorant une réglementation européenne lacunaire, l’UFC-Que Choisir demande à l’UE d’ici fin 2022 «une liste précise des matériaux et additifs pouvant être utilisés sans danger comme substituts aux plastiques pour la vaisselle jetable». Elle réclame aussi «de renforcer le contrôle des allégations environnementales, notamment relatives au compostage», alors que ces produits, présentés souvent comme compostables ou biodégradables, peuvent polluer les sols.