Depuis quelques années, le phénomène du «no make-up» trouvait de plus en plus d’ambassadrices parmi les people. La tendance semble désormais s’installer durablement dans les routines simplifiées des Françaises, comme le confirme ce sondage Ifop.
Le zéro maquillage ne sera bientôt plus un acte militant, pour manifester son soutien à l’écologie ou se démarquer de la surenchère marketing des marques, mais une façon, comme une autre, de revenir à une routine plus sobre et naturelle, si l’on en croit ce sondage réalisé début juin pour le label Slow Cosmétique.
Premier enseignement : les Françaises se maquillent moins. En effet, une femme sur cinq (21%) se maquille quotidiennement aujourd’hui, contre deux sur cinq en 2017 (42%), soit deux fois moins qu’il y a trois ans. Sans surprise, cette tendance est plus marquée chez les moins de 30 ans : plus d’une sur deux (53%) affirme se maquiller moins qu’avant la crise sanitaire.
Certes, l’obligation du port du masque n’est pas étrangère, note le sondage. Ainsi, 44% des femmes se maquillant régulièrement reconnaissent qu’elles ne prennent plus la peine de maquiller leurs lèvres. En revanche, le regard fait l’objet d’une attention particulière pour 46% des personnes interrogées.
Le confinement a eu un autre effet : le retour au naturel. Les femmes ont ainsi revu leur façon de consommer des cosmétiques en privilégiant des produits naturels (53%), voire le Do it Yourself et les produits locaux (34%). Parmi les principales raisons invoquées, la volonté d’améliorer la qualité de leur peau (50%) et la recherche d’un visage naturel dépourvu de produits chimiques (48%).
Les jeunes s’affranchissent du maquillage
Le sondage fait aussi apparaître un écart générationnel. Ainsi, l’«injonction au maquillage» est plus élevée chez «les plus âgées, les moins diplômées et plus urbaines de la population féminine» : 46% des plus de 65 ans voient comme du laisser-aller le fait de ne pas se maquiller en public, tout comme 44% des personnes interrogées qui disposent d’un niveau d’étude inferieur au bac et 42% des habitantes de l’agglomération parisienne.
En revanche, les jeunes s’affranchissent plus facilement du maquillage. Seulement un sur quatre (24%) estime qu’une femme doit se maquiller au travail, alors qu’en moyenne, deux personnes interrogées sur trois, tous âges confondus, pensent que c’est indispensable dans un milieu professionnel.
Bref, l’injonction sociale à se maquiller semble moins forte qu’auparavant. Au point que 36% des sondées se déclarent favorables à la mise en place d’une loi interdisant aux entreprises d’imposer aux salariées de se coiffer ou de se maquiller d’une certaine façon. Là encore, la tendance est plus forte chez les moins de 30 ans, qui se montrent «plus hermétiques» à l’imposition par leur employeur d’un code vestimentaire (55%) ou d’une manière de se maquiller (53%).
Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 3 018 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 1 603 femmes, par questionnaire auto-administré du 9 au 12 juin 2020.