La crise sanitaire et ses confinements répétés ont contribué à accroître les troubles du sommeil de nombreux Français, relève un sondage Ifop. Un phénomène qui touche notamment les jeunes et les catégories modestes.
«La prévalence de troubles du sommeil dans les huit derniers jours a atteint un niveau record et inégalé au cours des vingt-cinq dernières années», soit 66% parmi les 18-75 ans, contre 49% en 2017, constate l’Ifop, qui a réalisé ce sondage les 20 et 21 avril derniers. Par ailleurs, la proportion de Français déclarant avoir souffert d’au moins un trouble du sommeil (insomnie, troubles de rythme du sommeil, syndrome d’apnée du sommeil, etc.) au cours des douze derniers mois a progressé, lui aussi, passant de 44%, en avril 2020, à 50%, un an plus tard.
«Le Covid-19 a contribué à une hausse généralisée des cas de somnipathie», souligne Gautier Jardon, un des co-auteurs de l’enquête. De plus, tous les Français ne sont pas égaux face au sommeil : si trois Français sur dix (29%) se déclarent insatisfaits de leur sommeil, des pics apparaissent parmi les catégories modestes (43%), les jeunes (39%) et les femmes (32%).
Effets néfastes des écrans
Mais la crise sanitaire n’explique pas tout. Selon l’Ifop, d’autres facteurs contribuent à la dégradation du sommeil, comme une mauvaise entente entre conjoints : «parmi les Français qui se disputent avec leur conjoint au lit (68% des Français en couple cohabitant au total), on retrouve 77% de ceux qui ont eu des troubles du sommeil récent», note le sondage. Autre sujet de friction : près de la moitié des personnes interrogées en couple cohabitant (44%) ont déjà fait l’expérience d’une dispute consécutive aux ronflements de leur partenaire.
Enfin, l’habitude de regarder des écrans avant de s’endormir ne favorise pas non plus un sommeil de qualité. Selon l’Ifop, 69% des Français consultant tous les jours ou presque leur téléphone dans leur lit déclarent souffrir actuellement de problèmes du sommeil, contre 56% chez ceux qui ne le font jamais.
Étude Ifop pour Tousaulit.com réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 21 avril 2021 auprès d’un échantillon de 1 014 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.