Faut-il transformer les piscines publiques, considérées par le contribuable comme des gouffres financiers, en centres de prévention santé ? Les collectivités locales et les exploitants cherchent de nouvelles pistes de développement.
«Aujourd’hui, la tendance durable est au sport santé, avec les activités cardio-fitness aquatiques. Mais avec le vieillissement de la population, la pratique de la nage en longueur se développera de manière massive», relève Philippe Brioult, président de la Ligue de Normandie de Natation et directeur des sports à l’Agglomération de Saint-Lô, cité par La Manche Libre.
Un débat qui n’a rien d’anodin, puisque les décisions actuelles conditionneront les futurs investissements des collectivités locales. «L’aspect ludique des établissements a été privilégié dans les années 90, permettant ainsi le transfert des bassins rectangulaires et austères en centres aquatiques composés de bassins en courbes et de jets d’eau», rappelle Philippe Brioult. Mais aujourd’hui, la prévention revient en force…
Nageurs et baigneurs cohabitent difficilement
«La pratique de la nage en longueur dans une préoccupation de santé se développera de manière massive, justifiant de la surface d’eau pour nager en confort avec ou sans matériel. La natation est une activité physique et sportive «portée», non traumatique, particulièrement adaptée au corps humain», souligne le professionnel.
Reste à concilier deux publics difficilement conciliables : un nageur venu pour faire des longueurs et un baigneur venu se jeter à l’eau depuis un toboggan… «On se doit aujourd’hui de connaître nos clients parfaitement. Le nageur n’aime pas beaucoup le baigneur, il faut donc trouver des solutions pour qu’ils ne se côtoient pas», déclare à La Manche Libre Gilles Sergent, PDG du groupe normand Récréa.