Selon une étude du groupe BPCE, la filière sport pèserait bien plus que l’on ne pensait, représentant, en fait, 2,6% du PIB français, soit 64 milliards d’euros.
Le sport, en France, est une composante importante de l’économie, si l’on en croit la réévaluation effectuée par BPCE L’Observatoire : 2,6% du Produit intérieur brut (PIB) français, «c’est autant que le secteur de l’hôtellerie-restauration», assure Julien Laugier, économiste au sein du groupe bancaire, dans Les Echos.
En 2018, un rapport parlementaire de la députée Perrine Goulet sur le financement des politiques sportives estimait son poids à 1,73% du PIB, à partir des chiffres de 2014. Mais, dans sa dernière étude, BPCE L’Observatoire a voulu prendre en compte l’ensemble des acteurs de la filière.
«La forte part du secteur non marchand (valorisé aux coûts de production plutôt qu’à des prix de marché) mais aussi l’importance des externalités positives produites par le sport (bénévolat, santé publique, cohésion sociale…) conduisent à «sous-estimer la place du sport dans l’économie et la société», souligne BPCE.
Selon son étude, le poids de la filière dans l’économie est calculé, d’une part, à partir de la consommation finale en biens et services sportifs des ménages, qui représente 53 des 64 milliards du PIB du sport, et, d’autre part, en tenant compte des investissements, privés et publics, qui s’élèvent à 12 milliards d’euros.
Le soutien public, quant à lui, qui constitue une part importante du financement de la filière, est estimé à 20 milliards d’euros par an. Les collectivités territoriales, notamment les communes, sont «le premier financeur public du sport en France», avec des dépenses atteignant 12,5 milliards, soit «près du double du budget de l’État dans le sport, Éducation nationale comprise», note BPCE L’Observatoire.
La pratique féminine plus fragile
Mais la filière du sport, ce sont aussi 128 000 entreprises identifiées, avec 10 000 à 15 000 créations d’entreprises par an. Là encore, comme dans d’autres secteurs, la tendance est à la micro-entreprise. «Le parc de TPE de 1 à 9 salariés se réduit depuis 2016, principalement au profit d’auto-entrepreneurs, mais aussi, dans une moindre mesure, au profit des PME, renforçant ainsi la polarisation de la filière», avertit le groupe bancaire, qui dénombre 101 000 entreprises sans salarié, «principalement dans l’enseignement et le coaching, représentant moins de 10% du chiffre d’affaires total de la filière».
L’étude pointe aussi l’impact de l’inflation. «Les collectivités territoriales pourraient être confrontées à une hausse de 12 % de leurs dépenses sportives, soit 1,5 milliard d’euros dont plus de la moitié serait imputable à la hausse des prix énergétiques», anticipe BPCE L’Observatoire, qui rappelle que 58% des infrastructures construites avant 1985 «n’ont pas fait l’objet de travaux de rénovation significatifs».
Enfin, dernier défi pour la filière, l’effritement du nombre de licenciés, observé juste avant le Covid, alors qu’il connaissait une augmentation constante depuis près de 70 ans, avec 4 millions de licences annuelles et ponctuelles en moins entre 2019 et 2021, notamment parmi les femmes d’âge actif.