Les plastiques biodégradables sont souvent considérés comme une alternative durable aux plastiques classiques, mais leur décomposition dans la nature peut entraîner des risques pour la santé publique et animale.
De plus en plus d’entreprises cherchent à produire des emballages en plastique biodégradable, vantant leur respect de l’environnement. Cependant, sans une définition universelle de ce type de plastique et des centres de traitement adéquats, ces nouveaux matériaux pourraient contribuer à l’augmentation de la pollution, selon des experts interrogés par l’AFP.
Gaëlle Haut, coordinatrice européenne de la Fondation Surfrider, explique, par exemple, que les plastiques biodégradables, élaborés à partir de polymères issus de sources végétales, animales ou de pétrole, peuvent se décomposer rapidement sous l’action de micro-organismes, mais à condition d’être éliminés via un compostage industriel ou domestique approprié.
Et c’est là que réside le problème : certains experts craignent que ces conditions ne soient pas respectées par les consommateurs, qui pourraient être amenés à jeter ces plastiques directement dans la nature. Les plastiques biodégradables qui finissent leur vie dans les milieux naturels se décomposent en microparticules, à des horizons temporels différents selon les écosystèmes.
Ces microplastiques finissent par contaminer les sols, les rivières et les océans, représentant un risque pour les animaux qui les ingèrent et pouvant même pénétrer dans le corps humain par le biais de notre alimentation. Pour éviter ce risque, plusieurs solutions sont proposées.
Des centres de compostage et de collecte
Des observateurs préconisent le développement de nouveaux centres de compostage et de collecte. Des experts appellent aussi à la réglementation de l’utilisation des termes «biosourcé», «biodégradable», «compostable» ou «durable» sur les emballages en plastique, afin d’éviter toute confusion.
Pour être qualifié de «biosourcé», le plastique doit contenir une matière organique : maïs, fécule de pomme de terre, pulpe de bois ou canne à sucre. Cependant, certains matériaux dérivés de combustibles fossiles, qui ne sont pas nécessairement biodégradables, peuvent être ajoutés.
Les plastiques dits «biodégradables» peuvent, à l’inverse, ne pas contenir de matière organique, mais uniquement des polymères issus du pétrole répondant à certains critères de biodégradation.
Ces plastiques sont conçus pour se décomposer en dioxyde de carbone (CO2), en eau et en biomasse, au cours d’un processus de compostage ou, plus rarement, dans des décharges, à condition que des paramètres spécifiques d’humidité et de micro-organismes y soient réunis.