Des chercheurs de l’Université de Liège, en Belgique, viennent de mettre au point un nouveau procédé, à base d’huiles essentielles, pour remplacer le glyphosate. Le pesticide le plus utilisé au monde est classé depuis cinq ans «cancérogène probable» par le CIRC.
C’est une étude originale, qui ne manquera pas de faire date dans le monde des herbicides. Alors que le glyphosate, pesticide phare de la société Monsanto, au cœur d’une polémique depuis plusieurs années sur sa dangerosité pour l’homme, des chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech de l’Université de Liège pensent avoir fait une avancée majeure en développant un procédé de création d’herbicides naturels.
«Il s’agit de solutions à base d’huiles essentielles qui ont été fortement diluées mais qui restent efficaces pour tuer les mauvaises herbes», explique la chaîne publique belge RTBF sur son site, n’hésitant pas à qualifier cette alternative naturelle de «petite révolution pour l’agriculture». Seize heures après l’application du biopesticide, les plantes meurent, ajoutent les journalistes.
«Notre objectif, c’est d’élaborer ces herbicides pour les agriculteurs mais aussi pour les particuliers. L’idée est d’utiliser ces produits comme on le faisait avec le roundup pour éliminer les mauvaises herbes dans les graviers, les allées ou encore les gazons», souligne Simon Dal Maso, chercheur à Gembloux. Fruits de dix ans de recherche, trois huiles essentielles sur des milliers ont été retenues par les scientifiques, qui ont ensuite mis au point trois produits.
«Ces huiles essentielles sont déjà utilisées dans le secteur de la médecine. Donc, nous n’avons pas de craintes quant à d’éventuelles contaminations de ces produits à la faune et la flore», assurent-ils. Ces herbicides naturels devront toutefois être homologués au niveau européen avant de pouvoir être commercialisés.